[ c'est pas très long, mais j'ai le temps de me reprendre @.@]

Ça faisait une semaine que Dwayne était entré chez Teenagers. Une semaine dans laquelle il avait dû s’adapter à ce nouveau milieu de vie. Il hésitait entre trouver la présence de plein de jeunes de son âge agréable ou non. Bien sûr, de rencontrer ces jeunes était agréable en soi, mais ce qu’ils pouvaient être bruyants. En plus, il n’appréciait pas trop de devoir partager la même pièce avec plusieurs d’entre eux. C’est qu’il avait besoin de son espace personnelle, vous voyez? Non pas qu’il était inapte à socialiser, mais il avait besoin de son silence pour bien fonctionner.

Heureusement, il avait trouvé un endroit pour lui permettre de relaxer et d’assouvir son besoin de quiétude. Le toit! Bien que ce soit plus ou moins légal, il s’y rendait quelques fois par semaines, mettait son Ipod et se laissait bercer au gré de sa musique et d’un joint qu’il cachait sous une sortie de canalisation. Il avait également trouvé quelqu’un pour lui vendre un peu de drogue, lui permettant ainsi de vivre un peu plus…normalement. Au moins, depuis son accident, il n’avait pas tout perdu.

Aujourd’hui n’était pas différent des autres jours, non plus. Tout d’abord il se leva, prit le temps de se laver (chose avec laquelle il éprouver de la difficulté car même si les douches séparées, elles étaient tout de même publiques. Non pas que cela le dérangeait réellement, mais c’est son besoin de vie privée qui en prenait un coup). Après s’être lavé convenablement, il enfila un pantalon de jogging gris accompagné d’un T-shirt gris foncé puis se rendit jusqu’à sa chambre avec la serviette autour du cou. Une fois dans la chambre commune, il profita du fait que personne n’était là pour sortir sa guitare et pratiquer quelques accords avant de partir. En ce moment, il travaillait sur un solo de la chanson «One Small Step» du groupe Ayreon. Il se pratiqua ainsi quelques minutes avant de se rendre sur le toit.

D’ailleurs, il n’avait jamais compris pourquoi un endroit jugé interdit était si peu surveillé par les autorités en place. Surtout qu’ils étaient dans un centre de redressements pour jeunes délinquants. De toute façon, ça arrangeait bien le jeune Dwayne qui profitait de cette faiblesse pour pouvoir relaxer à sa guise. Sur sa route, il rencontra quelques surveillants qu’il avait prit l’habitude de voir dans son entourage au cours de son début de séjour dans cet endroit et les salua poliment avant de se rendre à l’observatoire pour enfin se rendre sur le toit de l’institut.

Il ne faisait ni trop froid, ni trop chaud. L’air était agréable et frais. Il se rendit au bord du toit, près d’une sortie de canalisation et sembla chercher en-dessous de cette dernière. Une fois qu’il mit la main sur son trésor, il la ressortit avec un petit sac transparent dans lequel il y avait deux joints et un briquet. Il en sortit un ainsi que le briquet et replaça le sac sous l’ouverture en prenant bien soin de le recoller pour ne pas qu’il tombe ou que quelqu’un d’autre ne vienne lui voler ses provisions. Une fois cette manipulation terminée, il s’installa au beau milieu du toi, s’allongea sur le dos et mit ses écouteurs dans ses oreilles. Au son de la musique, il fumait paisiblement son joint, laissant les chauds rayons du soleil venir à lui, l’apaisant presque immédiatement. Il se laissa bercer au son de la musique, les pensées devenant lourdes et légères à la fois, les idées se succédant à un rythme effarant pour finalement laisser place à la musique qui résonnait dans tout son corps.

C’est alors qu’il ferma les yeux dans ce sentiment de parfaite harmonie entre son corps et son esprit, les deux ne faisant qu’un. Finalement, il s’endormit doucement sous la chaleur du soleil et la douceur de la brise qui soufflait.

<< Is that alright with you? Give my gun away when it's loaded >>

Quel bordel que cet institut... Des trous, des cons ... Des cons dans des trous... Rien de bien intéressant au final... Abi montait les marches en sifflotant sur l'air d'une musique des plus déprimante... Pourtant au lieu d'être affectée par la mélodie, la jeune fille ne s'en sentait que plus joyeuse. Aujourd'hui, il faisait beau, elle avait des cigarettes et le toit n'attendait qu'elle... Il n'y avait personne généralement à cette heure là...

<< If you don't shoot it how am I supposed to hold it Is that alright with you? >>

tatataaaam... Oui, vraiment une journée merveilleuse... elle avait cassé la tête d'une pouffiasse qui l'avait regardée de travers et s'en était plutôt bien sortit, mis à part les trois griffures encore saignantes qui barraient sa joue... Mais quel intérêt... Soudain, elle repensa aux raison de sa bagarre et toute se bonne humeur fondit comme neige au soleil...Cette dernière ayant eut vent du passé de la jeune adolescente l'avait questionné sur les raisons de sa présences ici... Quand Abi lui avait expliqué qu'elle avait laissé quelqu'un de mourant sans l'aidé, l'autre l'avait regardé avec un regard emplis de mépris... Le sang de notre jeune turbulente n'avait fait qu'un seul tour et elle s'était élancée vers l'effrontée...

<< It's the wrong kind of place To be thinking of you >>

Oui... C'était le mauvais moment pour penser à lui... Comme dans la chanson... le mauvais moment et le mauvais endroit... elle ne pouvait se permettre de craquer dans les escaliers, là où tout le monde pourrait la voir... Mais les paroles de la mélodie revenaient, lancinantes, comme pour l'obliger à regarder la vérité en face... Son sourire et sa sensation de bien-être étaient définitivement morts... elle parcourut les quelques marches qui restaient en courant et passa la porte sans ralentir... Le soleil l'éblouie et elle ne vit pas immédiatement la personne qui se trouvait là...

Petit à petit, ses yeux s'habituèrent à la lumière... Elle distingua la forme étendue sans parvenir à préciser le visage... Sa voix s'éleva, volontairement plus grave que d'habitude:

"Hey mec... t'es sur mon toit là... Dégage!"

elle s'approcha et soudain put voir les traits de celui qu'elle venait d'interpeler... Elle porta sa main à sa gorge pour retrouver son souffle... Ses jambes tremblantes se dérobèrent sous elle et elle dut presque ramper pour s'approcher de dwayne... Elle ne voulait pas y croire... Elle ne pouvait pas y croire... Pourtant ses yeux n'auraient sur la tromper plus longtemps... Ses cheveux... Et ce visage... Aucun doutes de possible... Elle leva la main lentement et effleura la joue du jeune homme...

"Dwayne..."

Elle se leva d'un bond et courut au bord du toit pour vomir (paix à l'âme de celui qui passa en dessous à ce moment là). Puis, elle se laissa glisser contre le muret, les larmes aux yeux, le souffle court... Elle était livide... Des souvenirs par centaines lui revenaient et elle ne parvenait pas à les repousser... Elle se mit à quatre pattes et s'avança prudemment pour ne pas réveiller le jeune homme... Ou par peur de le voir disparaitre... elle tendit de nouveau la main et lui mit une pichenette sur le nez:

"Dwayne?"

À ce moment, c’était ces paroles qui résonnaient dans l’esprit du jeune adulte. D’ailleurs, il avait apprit à bien aimer cette chanson puisqu’il arrivait à faire un lien avec sa propre expérience. En effet, en ce jour fatidique où la mort l’avait appelé. Heureusement pour lui et malheureusement pour elle, ce n’était pas tout à fait son heure. Cliniquement mort pendant quinze secondes, on avait réussit à le ramener à la vie à l’aide des fameux «Shock paddles». À moitié endormi, il distinguait à peine les choses qui se déroulaient autour de lui, mais trop paresseux pour ouvrir les yeux, il se contentait d’ignorer ces présences qui pour lui étaient fictives. À un moment, il crut entendre : «"Hey mec... t'es sur mon toit là... Dégage!"»

Il ignora cela et son esprit divagua dans le royaume de Morphée, endroit qu’il affectionnait secrètement pour sa liberté totale (du moins, lorsqu’il était capable de se dire que ce n’était qu’un rêve) et le repos qu’il pouvait y retrouver (car il aimait beaucoup se reposer). À un moment, il senti quelque chose se poser sur sa joue, mais inconsciemment, il gémit pour toute réaction. Il mit du temps avant d’être ramené à la réalité par la personne qui se trouvait sur le toit. Car pendant qu’Abi doutait de la présence de Dwayne sur le toit, celui-ci rêvait (bien que son rêve fut court).

Il était dans un genre de château où tout le monde dansait en rond. Au milieu, il y avait une petite fille voilée qui gémissait. Dwayne, qui ne contrôlait rien du tout, avançait machinalement vers le cercle des danseurs, se frayant un chemin à travers les individus masqués qui étrangement, le laissait passer sans s’opposer. Lorsqu’il atteignit la hauteur de la jeune fille, il retira lentement le voile pour ensuite voir…

«HAAAAAAAAAAAAAAAAAAA-»

C’était le choc. Au moment où il s’apprêta à regarder le visage de la jeune fille, enfin, la chose qui se trouvait au beau milieu de son rêve, il reçut une pichenette sur le nez et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il vit, à quelques centimètres de son visage, Abi-Gaelle (rien de moins) qui le regardait de haut. En premier lieu, c’est surtout la proximité du visage qu’il n’avait pas reconnu sur le coup. Il eut la peur de sa vie à ce moment précisément, son cœur voulant sortir de sa poitrine tellement il battait vite et fort. Il posa une main sur sa poitrine et s’éloigna sans toutefois regarder la personne directement en face. Haletant, il lui dit :

«Tu..tu veux me tuer, c’est ça?»

Puis ce fut le fou rire. Tout d’un coup il trouva la situation bien drôle. Car de toute façon, il n’arrivait pas à rester fâché bien longtemps. Riant doucement, puis fort, il se retourna lentement vers l’étrangère qui lui avait asséné un coup sur le nez. Cependant, avant qu’il ne se retourne, il entendit :

"Dwayne?"

Il n’était peut-être pas expert, mais il se doutait un peu que la personne qui avait prononcé son nom devait bien le connaître et puis, cette voix lui était vraiment familière. Était-ce une personne qu’il avait rencontrée à l’institut? Hautement improbable puisqu’il n’avait pas eu le temps d’approfondir son champ de connaissance encore. Sans plus attendre, il se tourna vers celle-ci, le regard interrogateur tournant subitement à la stupéfaction.

«Abi? Mais qu’est-ce que tu fous ici?»

Voilà tout ce qu’il trouva à dire à cet instant précis. Un peu pauvre, certes, mais il n’avait aucune idée de ce qu’il pouvait dire à celle qui l’avait abandonné. Bien sûr qu’il lui en voulait, beaucoup même, mais il préféra jouer l’adulte et garder sa rancune pour lui. Après tout, plusieurs scénarios pouvaient expliquer pourquoi elle l’avait abandonné. Jamais il ne se douterait que c’était pour un pari stupide. Malheureusement, il avait les idées un peu croches à ce moment-là et il ne put retenir cette vague de déception qui le frappa.

«J’espère que tu n’est pas déçue de me voir ici. Et en vie, surtout…»

Il prit une position assise et se plaça en face d’elle. Il la regarda dans les yeux, prenant soudainement un air moins sérieux. Il lui dit alors :

«C’est quand même étrange qu’ils nous ait placés dans le même endroit. Ça doit être une erreur judiciaire ou un truc du genre…»

Puis, il eut une idée, il lui fit un clin d’œil et lui dit :

«Hé, tu veux voir un truc chouette?»

À ce moment, il souleva son chandail pour montrer les vestiges de leur braquage. Une cicatrice, encore fraîche, représentant un cercle se situait sur sa poitrine, sur son pectoraux droit, pour être plus précis. Il y avait également une cicatrice plus commune, qui barrait celle causée par la balle de haut en bas. C’était parce que les médecins avaient dû l’ouvrir pour sortir la balle.

«Moi aussi j’ai des cicatrices maintenant! Tu peux toucher si tu veux, mais attention, c’est encore un peu sensible.»

Sourire complice et taquin teinté de reproches, car oui, c’était en partie de sa faute s’il se retrouvait ici et avec ça en prime.

La jeune femme recula d'un bond...Ses mains tremblaient et son souffle se faisait de plus en plus court... elle n'arrivait pas à réaliser... Elle tomba assise sur le sol humide, les yeux écarquillés... Et lui... Il reprenait la conversation comme s'il l'avait vu la veille...

Mais elle... Elle l'avait trahi... Abandonné... Et puis...Il était mort... Elle l'avait apprit d'un coup de téléphone de son père...Elle devait être en train de rêver... C'est ça... Elle rêvait...

Un sourire de soulagement se peignit sur les traits d'Abi et toutes traces de peur disparut de son visage... Elle s'approcha de Dwayne et l'enlaça...Comme au bon vieux temps... Quel plaisir que de le sentir tout contre elle... Il valait mieux que ce soit un rêve

"Ce rêve me plait vraiment..."

Elle sentait l'odeur de Dwayne, sa chaleur... Trés réaliste comme rêve... Ses mains glissaient sur le corps de son ancien amant... Elle effleura la cicatrice du bout des doigts... Enfouis un peu plus son nez dans le cou du jeune homme... Mais déjà les remords revenaient...

"Tu es mort...Je t'aie tué..."

elle se redressa et dévisagea Dwayne avec méfiance... Elle réalisait peu à peu qu'elle ne rêvait pas... Qu'elle aurait beau se pincer, elle ne se réveillerai pas... Que le cauchemar était bien là devant elle... Pourtant elle ne pouvait toujours pas croire ... Des centaines de scénario, tous plus impossible les uns que les autres défilaient dans son esprit...Elle recula de plusieurs pas...Le doutes emplissait ses yeux immobiles

"Qui es tu ???Pourquoi tu hurles pas aprés moi? POurquoi tu ne m'insulte pas?"

Ses yeux étaient de nouveau remplis de terreur... Elle avait mal au crâne...Des souvenirs lui revenait qu'elle aurait voulut oublier... La voix de Dwayne lui hurlant de revenir... La voix de Dwayne gémissant de plaisir... le rire de Dwayne... Elle avait envie de vomir... Elle se plia en deux, la respiration coupée... Les mots refusaient de sortir de sa bouche... Elle avait beau essayer, rien ne venait...Soudain, ses genoux se dérobèrent sous elle et elle perdit connaissance...

Abi accueillit le repos de l'inconscience avec plaisir... Elle se laissa sombrer sans opposer de resistance...Aprés tout c'était mieux comme ça...

Dwayne observa d’un air détendu le changement d’atmosphère qui se présentait entre eux. Au départ, on aurait presque dit qu’elle était contente de le voir, ce qui ne manqua pas de lui décrocher un sourire sur le visage, sourire tout de même teinté de haine envers celle qui l’avait poussé sur le mince fil qui séparait la vie et la mort. Il se laissait faire, ne manquant pas de sentir ses caresses et ses câlins sans pour autant y répondre, se contentant d’agir comme un pantin, comme une poupée à qui on exprime un tant soit peu de sentiments. Mais ce qui lui faisait vraiment plaisir, ce qui lui donnait tout ces petits frissons le long de son corps c’était de ka voir en train de réaliser que tout ceci était bien réel. Le dur cauchemar de la réalité qui se présentait à elle, comme quoi elle a échoué ce qu’elle voulait faire. Ça en était presque euphorisant. Mais Dwayne n’était pas comme ça, ainsi, il se contentait de sourire sans réagir. Il la regarda passer sa main sur sa joue, enfouir son visage dans son cou. Ça faisait longtemps qu’il n’avait pas eu ce genre de marques d’affection. Malheureusement, bien qu’il aurait souhaité de tout son cœur d’être attendrit par cette chaleur humaine qu’elle dégageait, à ce moment-là, il n’en était rien. Il se sentait comme un bloc de marbre. Dur et froid. Il ne ressentait rien pour elle à ce moment précis, aucune animosité, aucune passion, aucune envie, rien.

"Qui es tu ???Pourquoi tu hurles pas aprés moi? POurquoi tu ne m'insulte pas?"

Il l’attendait, celle-là. Ça en était presque ridicule. À quoi bon lui crier après? À quoi bon l’insulter? Ce qui est fait, est fait. Ce qu’il ressentait en ce moment n’était rien d’autre que du dégoût. C’était normal, après tout. Il a été abandonné par celle qui avait changé sa vie. À ce moment-là, autre que la blessure par balle, il avait été poignardé par elle. Il la regarda reculer, terrifiée. C’était bien, elle semblait au moins regretter son geste. Bien sûr, si elle n’avait pas eu vent de sa «résurrection», elle l’aurait simplement oublié. Il avait presque le rôle du méchant venu torturer la jeune, à ce moment. Mais n’était-ce pas ça, la justice? Quoi qu’il sen soit, bien que ce soit contraire à ses principes, cette vengeance silencieuse lui plaisait bien. Elle tremblait, en plus. Bien qu’il refoulait la joie qu’il ressentait à cet instant précis, il joua avec le bas de son chandail, comme lorsqu’il était excité à propos de quelque chose. Il s’en voulait un peu, d’ailleurs. De toute façon, il ne le lui montrerait pas physiquement. Il se contenterait de garder cette joie pour lui et lui seul.

Puis, elle tomba à genoux et sur le sol. D’un mouvement souple et fluide, il se leva et marcha jusqu’à elle, se pencha et la retourna pour qu’elle soit sur le dos. Sous le choc du toit contre sa tête, elle s’était légèrement écorchée le front, une petite plaie de rien du tout. Il s’agenouilla près d’elle et passa son doigt sur sa langue et appliqua celui-ci sur son front, lavant la blessure qui ne saignait déjà plus. Il prit place sur le sol dur et étendit une jambe alors qu’il ramenait l’autre à lui. Il prit Abi-Gaelle par les épaules et vint déposer sa tête sur sa jambe alors que l’autre agissait comme un écran la protégeant du soleil. D’un mouvement de la main, il commença à lui caresser les cheveux alors que les souvenirs revenaient dans son esprit. Il les chassa alors qu’ils venaient, se concentrant sur le visage paisible de l’adolescente. C’était bien, elle évitait la réalité, mais tôt ou tard, elle allait se réveiller.

Il continua son manège un moment jusqu’au moment où elle ouvrit finalement les yeux. Il daigna enfin la regarder que quelques secondes plus tard, plongeant son regard dans le sien. Il se mordilla un peu la langue, comme s’il retenait ce qu’il disait à l’intérieur de lui et se laissa finalement aller, alors qu’il continuait de lui caresser la chevelure.

-Je t’en veux beaucoup, tu sais. Tu as tout détruit ce qu’il y avait entre nous en l’espace d’un instant. Je te demanderai pas si tu es contente, je doute presque de la réponse. Je te demanderai pas pourquoi non plus, ça n’a plus d’importance. Après tout, c’est du passé, hein?

Il joignit un sourire à sa dernière question. Il n’a pas eu de mal à garder un ton neutre durant qu’il lui parlait, car il se sentait vraiment en paix avec cette situation. Il était vivant et c’était tout ce qui lui importait. Égoïsme? Oui sans doute. Après tout, ils se ressemblaient quand même un peu.

Dommage que cela n'aie pas duré plus longtemps... elle était bien, loin de toutes ces préoccupation bassement humaines... L'obscurité partout, pas de pensées, pas sentiments... Elle aurait voulut rester comme ça pour toujours. Ne jamais revenir au monde est à toutes ses complications... Mais pourtant, il en était décidé autrement. Le soleil indirect, certes, mais le soleil quand meme vint frapper contre ses paupières closes la sortant quasiment instantanément de son comas émotionnel... Elle entrouvrit les yeux et un flot de paroles balancées sur un ton monocordes lui déchirèrent le cerveau... De tout ce discours, elle ne retint que quelques idées principales.

D'abord, il l'imaginait capable d'avoir ressentit de la joie lorsqu'elle l'avait abandonné, et ensuite, il ne lui laissait même pas de possibilité de s'expliquer... La rage fit crisser ses dents... Elle se redressa d'un bond, manquant de s'assommer contre le menton de Dwayne et fut debout en une seconde. Elle le dévisageait avec colère... Elle n'aurait pas dut dire les mots qu'elle prononça, mais elel était si énervée que ses nerfs lâchèrent d'un seul coup. Elle hurla:

"Si c'était pour venir me dire ç_a, t'aurais mieux fait de crever sur place..."

elle se retourna et frappa de toute ses forces contre la cheminée... Un bruit sourd, suivit d'un silence de mort... De grosse larmes d'enfant roulaient sur ses joues blanches... elle regrettait déjà ses paroles... Elle regrettait de n'appartenir qu'au passé de Dwayne... De ne pouvoir s'expliquer pour de bon... Elle glissa au sol de nouveau, face au mur, la tête posé contre l'acier les mains pendantes... Elle murmura alors:

"Pardon... Je suis désolée... J-J-Je..J'aurais pas dut dire ça... "

Elle se tapait doucement la tete comme pour en extraire les mauvaises pensées...On aurait dit une enfant... Perdu,e incapable de prendre la bonne décision... Elle attendait la sentence de celui qu'elle avait abandonné... Les larmes ne coulaient plus...Juste de longs frissons de temps en temps et quelques sanglots...