*Trouver un endroit tranquille, un endroit tranquille où m'allonger et mourir.*
4:35 du matin.
Quand on dit qu'elle est noctambule, on n'est pas loin de la vérité sur Moon. Il serait plus juste de dire qu'elle insomniaque et luminophobe, mais bon, ça se rapproche de la réalité des faits.
Toujours est-il qu'encore une fois, elle se promenait à un endroit où elle n'aurait pas dû, à un moment où elle n'aurait pas dû.
Ses draps la brûlaient, dans sa chambre, l'air qu'elle respirait lui engluait les poumons. Si ça continuait comme ç elle allait se consumer sur place.
C'était la présence de Sacha qu'elle ne supportait plus.
*C'est ça, l'amour ? Quand la présence ignorante et inaccessible de quelqu'un vous tue ? Quand cette personne vous manque même lorsqu'elle est là ? C'est pire que ce que je pensais. On ne m'a jamais dit que c'était comme ça. Toi non plus, grande soeur.*
Et voilà qu'elle appelait sa colocataire involontaire de corps "grande soeur". Elle était décidément bien atteinte. Mais elle avait -peut-être ?- raison quant à l'amour. Et elle s'était donc levée pour ne pas finir asphyxiée par son propre oxygène.
Et elle était arrivée, en chemise de nuit, c'est à dire en T-shirt immense, gris et troué lui arrivant aux genoux, dans le salon-salle commune.
Elle avait fourragé dans ses cheveux de neige, et avait baillé.
Dans le noir le plus complet, elle avait récupéré une sorte de plaid, s'était allongée sur le divan, se fichant bien de qui pourrait trouver son corps inerte plus tard le matin.
Oui, elle se fichait des autres.
Et puis, elle avait longuement réfléchi.
Puisqu'elle ne voulait pas le faire souffrir, elle trouverait un moyen de rendre heureux le jeune homme blond.
Seulement, avec les conneries qu'elle avait faites dernièrement, et ses différentes rechutes -dont celle sur l'héro pure serait probablement la dernière, si elle se faisait-, elle n'aurait plus le droit de sortir, probablement.
Et donc, elle ne pourrait plus voler, ou rendre de menus services pour se procurer de l'argent.
Si elle voulait le combler, depuis son petit monde, il ne lui restait plus qu'une solution.
Elle s'était tournée et retournée sous le plaid qui grattait une dizaine de fois, avant de l'admettre.
Il ne lui restait plus qu'à se vendre elle même.
Sur ces sombres pensées elle s'était retrouvée dans un sommeil agité et avait fait de nombreux cauchemards.
Si elle avait sû ce qu'elle trouverait en se réveillant....
6:19 du matin;
"--[polonais]Non, non, je ne veux pas boire ce sirop... Ni passer par cette porte... Je me fiche de ce lapin noir et de sa montre, je veux juste rentrer chez moi... Non, non, je ne suis pas folle...[anglais] JE NE SUIS PAS FOLLE !"
Elle avait hurlé en se redressant brusquement. Et avait senti un regard se poser sur elle. Elle s'était recroquevillée, repoussant la couverture qui semblait faite en fibre de poil à gratter.
« --Qui est là ? Qu’est-ce que vous voulez ? »