Spoiler:

Une jeune femme encadrée de deux policiers pousse les portes de l'accueil. L'un des policiers tend un formulaire d'inscription au surveillant présent. Celui-ci le prend et s'excuse avant de quitter la pièce. La jeune femme s'installe sur une des chaises et joue avec les menottes qui produisent un cliquetis agaçant.

Citation :

► État Civil

• Nom & Prénom : Kristen Homester
• Surnom : Aizumi

• Age : 18 ans.
• Date de Naissance : 23 avril.
• Lieu de Naissance : Londres.
• Nationalité : Anglaise

• Sexe : F
• Orientation Sexuelle : Bisexuelle

► Casier Judiciaire

• Nombre d'arrestations : 2
• Délits commis : Prostitution pour la première arrestation et homicide involontaire pour la seconde.

► L'institut Teenagers

• Présent depuis : X

• Chambre ou Dortoir : Chambre de une à trois préférable.

• Intégré à cause : Décision Judiciaire.

Aizumi se relève lorsque le surveillant entre accompagné d'un autre homme d'une stature plus impressionnante. Les policiers discutent quelques instants puis libèrent la jeune anglaise de ses chaines. D'une tape sur l'épaule et d'un geste de la main, ils prennent congé et sortent de l'institut... Aizumi relève fièrement la tête et toise les deux hommes de haut en bas. Le surveillant s'approche et dit.
« Maintenant tu vas rencontrer notre psycologue. »
Aizumi hausse les épaules et lève un sourcil. Elle s'en fiche.

« Bienvenue... La psychologue baisse la tête pour vérifier sur la fiche le nom de la nouvelle. De toute façon, connaître son nom n'est pas important, de toute façon elle recevra un autre patient dès que celle-ci sera partie. De toute façon... Kristen... Homester ?
« Aizumi. La jeune femme s'installe tout naturellement sur la chaise en face du bureau. Étendant ses longues jambes brunes et recouvertes de tâches de rousseur et croisant ses bras sous sa poitrine. Elle rejette ses dreads d'un geste de la tête derrière son épaule.
« Ai...zumi ?
« Ouais. Sa voix n'a aucune intonation particulière. Elle répond juste aux questions. Elle ne se leurre pas. Elle ne croit pas aux mensonges des adultes.
« Hum... Bien. Alors, Ai...zumi. Petit sourire qui vise à mettre la patiente en confiance. Inutile dans le cas d'Aizumi. Elle ne fera certainement jamais confiance à ces putains d'adultes qui se croient plus intelligents et mieux informés que eux... les mineurs. Mais Aizumi jouera le jeu. Ainsi elle sera tranquille un moment. Avant qu'elle ne commette une bourde. Elle en commet toujours une. De toute façon, cette psychologue, c'est du chiqué. Pourquoi ne puis-je pas t'appeler Kristen ?
« Parce que.
« Bon... bon... bon... La psychologue est décontenancée. D'habitude ses patients se mettent en colère ou ne réponde même pas, ou plaisante... Jamais elle ne s'est retrouvée face à une telle indifférence. Elle repousse ses lunettes sur le haut de son nez et déglutit. Elle s'apprête à dire quelque chose quand la patiente se redresse.
« Je vous propose d'aller droit au but. Dites moi ce que vous voulez savoir, je vous dirais et nous serons tranquilles toutes les deux. Ok ? La psychologue reste bouche bée. Puis elle se dit, pourquoi pas, elle aura alors le temps d'aller prendre un café. Elle se cale dans son beau fauteuil en cuir et croise les mains pour se donner une contenance. Mais elle ne sait pas qu'Aizumi sait lire dans l'expression des gens. Et Aizumi rit secrètement à l'intérieur d'elle-même.
« Considères-tu avoir des qualités ? Pour aller droit au but, elle y va, et vite.
« Bien sûr...
« Peux-tu développer ?
« Je suis tolérante, j'accepte les autres comme ils sont et n'ai aucuns préjugés. Je suis lucide, on ne me la fait pas à moi. Sa voix était mécanique, sans qu'aucun sentiment ne transparaisse, une liste froide et sans vie qui fit frissonner la psychologue. A l'école je suis plutôt sérieuse et travailleuse, je n'ai jamais eu aucun problème dans ma scolarité... concernant mes notes. Je pense être quelqu'un de plutôt patient, je ne vis pas à cent à l'heure. On a dit : 'Tout vient à point à qui sait attendre'. Et c'est probablement ce que je fais de mieux. Et plus important... Aizumi s'accorda un petit sourire en coin qui surprit l'adulte avant de continuer. Je sais parfaitement mentir.
Silence dans la pièce. La psychologue ne sait pas comment réagir. Faire la moral ? Ou faire comme si de rien n'était ? L'adulte choisit la deuxième possibilité. Et Aizumi le sait parfaitement. Les Adultes choisissent toujours la seconde possibilité. Elle lisse sa jupe de style bohémien avant de passer sa langue sur ses lèvres en lançant un regard en coin à la psychologue. Plus inconvenant, tu rêves. La psychologue rougit et se redresse brusquement. D'une voix brusque, elle continue.
« Je suppose que tu as des défauts aussi ?
« Bien entendu... Je vous les cite ? Aizumi joue, elle adore ça. Induire les autres en erreur était quelque chose de passablement jouissif. Elle en jouait beaucoup du temps de sa prostitution. La psychologue acquiesce d'un geste de la tête, et la jeune femme continue sur sa lancée. Alors... Je suis mauvaise perdante. Je ne supporte pas de perdre. Je suis fière, parfois trop pour mon propre bien. Lorsque je m'énerve, je suis violente, mais c'est rare. Comme je l'ai dit plus tôt, je suis patiente, alors m'énerver ce n'est pas quelque chose de facile. Je suis superstitieuse. Les chats noirs, les échelles, les pattes de lapin, fer à cheval... les trèfles à quatre feuilles, le nombre treize. J'y crois, je pense que le destin existe et qu'il nous envoie des messages. Je suis parfois... impolie, inconvenante, désordonnée, indécente... Je suis une pute, que voulez-vous ? La psychologue sursaute, ses yeux s'écarquillent et ses mains s'accrochent au bras de son fauteuil comme une noyée à la bouée. Sa bouche s'ouvre et se ferme. Aizumi se renfonce dans le siège et observe. Elle attend avec impatience la réaction de cette femme guindée. Celle-ci se redresse lentement, puis réussit peu à peu à reprendre une certaine contenance. S'éclaircissant la voix, elle reprit.
« Hm. Oui, oui, je vois cela dans votre dossier. Comment vous sentez-vous par rapport à ça ? Aizumi fronce les sourcils.
« Je ne parlerais pas de mes sentiments avec vous. Si vous voulez des faits, je vous les donnerais. Mais mon ressentit, je le garde. Continuez.
La psychologue pousse à nouveau ses lunettes sur le haut de son nez et relève encore la tête plus haut.
« Des centres d'intérêts ?
« Mis à part le sexe ? Aizumi se délecte de l'expression de la psychologue. Elle toucha le médaillon vert qu'elle portait en permanence avant de sourire et de continuer. La lecture, l'écriture. L'art c'est un peu ce qui fait de ma vie quelque chose de supportable. Surtout lorsqu'on exprime quelque chose de vrai et de fort. La cuisine aussi, c'est quelque chose qui me passionne, je connais beaucoup de recettes, mais je n'ai jamais vraiment eu l'occasion de m'exercer... Si on excepte le fait de cuisiner pour survivre. Je m'intéresse à l'Asie, cinéma, culture, lecture. Je parle couramment japonais, coréen et thaïlandais. Ainsi qu'anglais et français. Étonnant n'est-ce pas ? On ne s'attend pas à ce qu'une pute meurtrière aux yeux de la société ait le don des langues. Avant d'être arrêtée, je commençais à apprendre le suédois. Hum... Sinon, je n'ai pas vraiment grand-chose à dire.
« Vous devez bien avoir des choses que vous aimez... ou que vous n'aimez pas ?
« Je n'aime pas le chocolat. C'est étonnant non ? Par contre, j'adore en boire. Je préfère les fruits aux gâteaux. Je n'aime pas non plus le silence, il me faut du bruit, même une simple mélodie au piano, tant que le silence n'existe pas. Je n'aime pas les flics, et je ne pense pas que j'ai le devoir de m'étendre dessus. Je n'aime pas mon ex-copain, et non je n'en parlerais pas. J'aime danser, et je pense que je ne danse pas trop mal, j'adore écouter de la musique à tout volume, quitte à réveiller mes voisins à des heures incongrues. Et pardessus tout, j'aime gagner. Un pari, un jeu, une fortune... N'importe quoi tant que je gagne.
« Considérez-vous avoir perdu d'être ici ?
« Non.
« Pourquoi ?
« Je vous l'ai déjà dit ; les faits je les énonce, les sentiments passent à la poubelle.
La psychologue soupire mais laisse tomber. Elle jette un coup d'œil à sa montre et s'étonne du temps passé. À peine dix minutes. Elle a l'impression que cela fait des heures. Bon se concentrer, qu'est-ce qu'il faut qu'elle sache encore, avant de pouvoir la laisser partir et prendre un café.
« Parlez-moi de vos goûts, musicaux, culinaires, vestimentaires... tout ça. Vous avez bien des préférences ?
« En musique, j'écoute de tout. Techno, pop, drum'n'bass, rock, métal, symphonie... Opéra aussi, c'est pas mal. Même si pour danser, je préfère le hip-hop. Ma musique, je l'écoute sans écouteur, et tant pis si cela dérange les autres, j'ai un ipod, comme tout jeune qui se respecte, et une station en plus. Ils devraient être dans les bagages qui sont arrivés avant moi. Elle s'interrompt en songeant que sûrement en ce moment, on fouille ses valises. Elle s'autorise un sourire. S'ils espèrent trouver un journal intime, où des objets dangereux, ils feraient mieux de la fouiller elle. Mais ce n'est pas le moment d'y penser. En cuisine ? J'aime tout ce qui est épicé. Ce qui brûle la bouche, l'œsophage, l'estomac. Ce qui éveille ma sensibilité et me fait perdre la tête. Une explosion de saveurs différentes, voilà ce que j'aime. Je suis capable de mélanger sans problème le sucré et le salé, l'acide et l'amer. Tout ce qui surprend et réveille, c'est ça que j'aime. Aizumi sait qu'elle s'emballe, elle ferait mieux de se calmer. Ou les problèmes arriveront bien trop vite. Elle inspire un grand coup et finit d'une voix froide. Pour les vêtements, je pense que vous êtes capable d'utiliser vos yeux.
La psychologue, repousse ses lunettes et observe sa patiente. Celle-ci porte un chemisier blanc qui semble vaporeux et un peu transparent, on distingue à travers un soutien-gorge vert et rouge. Sur ses cheveux coiffés en dreads, un bandeau tout aussi blanc que le chemisier et brodé de signes celtiques. Aizumi porte une jupe brune décorée de dessin de toute les couleurs, avec des perles en bois, des fils vert et blanc. Par dessus un épaisse ceinture qui ne sert que de décoration, où est attaché une bourse en cuir de taille moyenne et recouverte d'écriture, de petits mots. Comme bijoux, beaucoup de vert, des boucles d'oreilles et un collier assortis, des bracelets tissés, en bois, en pierre. En la regardant en général, on sent ses yeux se plisser, alors qu'on essaie de tout voir d'un coup, mais il y a tant de détails, de couleurs et de formes, que les yeux se fatiguent et qu'on abandonne devant une telle explosion de vie. La psychologue, referme son stylo et appuie sur une petite sonnette posée sur son bureau. Aizumi comprend que l'entretien est terminé. Elle se lève, s'incline et attend que le surveillant de tout à l'heure entre et l'emmène avec une seule phrase.
« Visite médicale, maintenant. Suis-moi.

Aizumi entre à la suite du surveillant dans une pièce blanche et froide. Des posters présentant différentes parties du corps humain ornent les murs et délivrent leurs savoirs. Le surveillant indique à la jeune femme qu'elle doit s'assoir et ne pas bouger jusqu'à ce que le médecin l'appelle. Un bon quart d'heure passe. L'anglaise s'agite, elle est seule dans la pièce, aucun bruits ne lui parvient. Elle joue avec les perles de sa jupe, puis tripote ses boucles d'oreilles tout en chantonnant une vieille comptine anglaise.
« London Bridge is falling down,
Falling down, falling down.
London Bridge is falling down,
My fair lady...
Elle finissait le premier couplet et s'apprêtait à commencer le second, lorsque la porte située en face de celle par laquelle elle était entré, s'ouvrit. Elle cessa tout mouvement. Son corps soudain tendu. Mais un médecin au visage rond et rouge lui sourit tout en l'invitant à entrer dans son cabinet. La jeune femme se leve et le suivit. Plus vite ce serait fait, mieux elle irait.
« Déshabille-toi dans la cabine de gauche, ne garde que ta culotte et si tu le souhaite ton soutien-gorge.
Aizumi referme soigneusement la porte derrière elle et se dirige vers la cabine que le médecin lui a indiqué. Elle retire tout d'abord son bandeau qu'elle plie proprement, comme le reste de ses vêtements. Lorsqu'elle ne fut plus qu'en sous-vêtement, elle sort et attend que le médecin veuille bien lui prêter attention. Celui-ci se relève, tenant dans ses mains une plaque où est attaché une feuille pour marquer les résultats des différents tests. Il indique la balance d'un geste engageant. Aizumi monte dessus et observe l'aiguille hésiter entre soixante-trois et soixante-quatre. Ensuite elle se colle contre le mur et le médecin descend la règle. Un mètre septante. La jeune femme n'est pas très grande, et bien en chair. Elle aime son corps comme il est. Certains pourraient trouver qu'elle devrait perdre un peu de poids, mais Aizumi aime bien avoir des cuisses, des fesses et même un peu de ventre. Elle n'est pas quelqu'un de musclé, même si elle est capable de se défendre honorablement et de faire mal. Sa taille moyenne lui va également très bien. Elle n'est ni obligé de regarder vers le bas ou vers le haut constamment pour s'adresser aux gens.
Après ces formalité, elle s'installe sur un tabouret et fait face au tableau. Le médecin éteint la lumière puis lui demande de lire les lettres qu'il lui indique. La lumière se rallume et le médecin annonce, neuf pour l'œil gauche et dix pour le droit. Elle n'a pas besoin de lunette. Aizumi le sait déjà. Ses yeux bruns, un peu trop grand, bordés de nombreux petits cils noir, ne lui ont jamais fait faux bonds. Elle sait voir de loin et de près sans aucun problème. Mais d'après les gens qui l'entourent, son regard est bien trop perçant. Un de ses amis lui avait avoué qu'il avait l'impression qu'elle fouillait dans son âme, alors qu'elle ne faisait que le regarder.
Le médecin lui tend un gobelet, interrompant le cours de ses pensées. Aizumi sourit. S'il espère trouver de la drogue dans son sang, ils seront bien étonnés. Elle a arrêté depuis plus d'un an. Mais elle s'exécute. Lorsqu'elle revient le pot rempli, le médecin lui demande si elle a des allergies -non- prend-elle des médicaments -non- des substances illicites -non- … et bien d'autres questions. Aizumi se prête gentiment au jeu. Puis le médecin ajoute un point final à la dernière phrase de son rapport et avant de renvoyer la jeune femme il lui demande de faire un tour sur elle-même. Pour des signes distinctifs précise-t-il. Elle en a. D'abord des tâches de rousseur recouvrent presque l'entièreté de son corps. Puis un tatouage en forme de croix sur l'épaule gauche, une rose sur sa hanche droite, un signe celtique sur la cheville droite et plusieurs cicatrices rosâtres. L'un sur sa clavicule, longue et lisse. Une autre, épaisse et boursoufflée, sur l'arrière de sa cuisse gauche et enfin une fine estafilade au creux de son coude. Enfin fini. Aizumi retourne dans sa cabine. Elle commence par remettre son bandeau sur ses longs cheveux roux et coiffés en dreads. Elle les garde ainsi depuis plus de trois ans. Depuis qu'elle était avec son dernier ex en date. Elle trouve que ça lui va bien, et puis elle adore y mettre des perles et des fils. Aizumi ne changera pas de coiffure de sitôt.
Une fois correctement rhabillée, elle ressort. Le surveillant l'attend.
« Nous allons dans ta chambre maintenant. Tes bagages t'y attendent. Tu auras deux autres colocataires. J'espère que tu t'entendras bien avec eux.
Aizumi ne répond pas. Pour quoi dire ?

Aizumi est née à Londres sous X. Adoptée par les Homester à l'âge de quatre ans, elle vécut normalement et sans gros problèmes jusqu'au jour où Homester père mourut dans un accident de voiture. Homester mère, totalement dévastée par le deuil, confia la petite Kristen à sa sœur mariée à un américain. A l'âge de douze ans, Kristen déménagea en Amérique. Christiane, la sœur de sa mère adoptive n'était pas du tout adaptée pour élever un enfant. Kristen fut totalement laissée à l'abandon dès qu'ils eurent posé le pied sur le sol américain. Kristen tenta tout d'abord de garder la tête hors de l'eau, et de ne pas se faire emporté par le courant. Mais que pouvait faire une jeune fille de douze ans livrée à elle-même, face aux rues des banlieues américaines ? C'est à cette époque qu'elle reçut son premier coup de couteau. Elle rentrait de l'école, dans une ruelle sombre, elle s'était retrouvée prise entre une bagarre de gangs. Les hommes ne l'avaient pas vue, et elle reçut un coup perdu. Sur la clavicule. Elle réussit cependant à s'échapper, les vêtements tâchés de sang, son cœur battant à la chamade. Espérant recevoir un peu de gentillesse. Mais la maison était vide et noire. Christiane n'était pas encore rentrée.
« Voici ta chambre.
Aizumi sursauta en entendant la voix du surveillant. Elle avait sombré dans ses souvenirs alors qu'ils enfilaient couloirs et escaliers. La chambre était vide. Trois lits. Deux étaient déjà fait, à côté du troisième, ses bagages. Deux valises et un sac. Ouverts. Mais ce n'était pas une surprise. Aizumi remercia le surveillant qui lui indiqua qu'elle pourrait poser toutes ses questions (si elle en avait) à ses colocataires. Elle lui adressa un sourire, puis il quitta la pièce, la laissant seule. Aizumi s'installa sur son lit et plongea sa main dans la sacoche en cuir qui pendait à sa ceinture. Elle en ressortit un cahier épais et dont sortait plein de feuille volante. Quelque chose en tomba. Plusieurs photos attachées par un trombone. Le regard brun de l'anglaise tomba sur le visage fier d'un homme.

Spoiler:

Derrière cette photo, un nom avec un petit cœur : Curtis ♥ . Aizumi resta figée quelques secondes. C'était à cause de lui qu'elle était ici. Elle ferma les yeux et inspira une grande bouffée d'air, puis elle glissa précautionneusement la photo à l'intérieur du carnet. Elle ouvrit une page au hasard et lut les premières phrases.
« Aujourd'hui j'ai rencontré Curtis. Il est beau et classe. C'est le chef des Visters... »
Aizumi sentit ses lèvres s'étirer en un sourire amer. C'était à cause de Curtis qu'elle avait tout fait pour la première fois. L'amour, la drogue, la violence. Il lui avait apporté des tonnes de nouvelles expériences. L'excitation que provoque la violence. Avec lui, elle avait frappé des gens, elle avait détruit des vies, et faillit détruire la sienne. Mais c'était fusionnel entre eux. Il était apparu au moment où Christiane ramenait tous les soirs des hommes qui une fois leur coup tirer, se tournait vers l'adolescente de quinze ans qu'elle était alors. Ils la forçaient à faire des choses. Curtis l'avait tirée de là.
« J'ai failli tuer quelqu'un. Curtis dit que c'est pas grave. L'homme l'avait mérité. J'ai les mains qui tremblent encore... »
La première fois où tout avait failli déraper. Elle venait d'ingurgiter deux pilules qui la faisait voler, et avec les Visters, ils étaient sortis. Le lendemain, Kristen s'était réveillée pleine de sang, les doigts écorchés et un goût de violence dans la bouche. Curtis et les autres avaient expliqué la violence dont elle avait fait preuve. Tout en la rassurant. Kristen les avait cru.
« Je suis heureuse, j'ai appris le thaïlandais. Cela me fait quatre langues maintenant. Je pense me mettre au français... »
Les rares moments de bonheur qu'elle vivait, c'était la nuit, ou les soirs où elle ne trainait pas avec les Visters. Elle apprenait des langues. Sa facilité ne l'avait jamais étonné jusqu'au jour où Curtis le lui avait fait remarqué. Kristen avait ensuite apprit le français. Et lorsqu'elle s'était mit au suédois tout avait basculé. En fréquentant les Visters, elle avait volé, blessé, détruit et était devenue revendeuse de drogue. Et maintenant, Curtis lui demandait encore une chose. De vendre son corps. Pour acheter de la drogue disait-il. C'est pas grave affirmait-il. Kristen avait alors prit le pseudonyme d'Aizumi. Elle débuta comme prostituée, six mois avant le meurtre. Fut arrêtée quatre mois après son premier client et relâchée un mois après. Elle avait arrêté la drogue depuis longtemps. Curtis l'avait laissée tomber, comme tous les Visters. Elle ne savait pas quoi faire. C'est alors qu'elle rencontra Lisa. Sa première relation homosexuelle. Et la première femme qu'elle avait tué.
« Lisa est fabuleuse. Je crois que je l'aime... »
A côté de cette phrase était collée une photo...

Spoiler:

« Ça suffit !
Aizumi referma d'un geste sec son journal. Elle avait tué quelqu'un et c'était le tribunal qui l'avait envoyée ici. Elle n'avait rien à dire. Et elle ne voulait pas y repenser.

Ta fiche est parfaite, je ne vois rien à redire.

Bon jeu parmi nous . Si tu as des questions quels quelles soient concernant l'organisation ou autre du forum, nous sommes là pour t'aider.

Amuse toi bien ^.^