Te rendre coupable.

Sujet: Te rendre coupable. Dim 10 Jan 2010 - 18:09

Le diagnostique de quinze ans de vie.

Du domaine médicale, simplement.
Coupures, blessures minimes multiples éparpillées partout sur le corps, quelques lésion interne sans répercussion, pour l'instant, sur son quotidien, si ce n'est quelques douleurs occasionnelles. Deux doigts bleuis, un genoux, une jambe parfois non opérationnelles, un bras gauche légèrement incapable de bouger vers l'extérieur arrière de son corps après plus de neuve heures d'immobilité sans occasionner une douleur atroce.
Un cicatrice de provenance non connue.
Des troubles de la personnalité, une irritabilité fréquente, facile à provoquer, se changeant parfois en violence pur, cédant certaines fois à la folie. Des problèmes d'ordre psychologique lier à la suppression d'information volontaire non contrôlé. Maux de tête à l'évocation de certains souvenirs. Perte de conscience, blanc, agissements sans contrôle de la volonté. Dirigé par la seule envie, le seul besoin du corps, sans préméditation, sans demande d'accord à la conscience.
Dissociation volontaire de parties de la personnalité. Auto-persuasion, le sujet est convaincu qu'il y a deux personne en lui. Il n'y a pourtant aucune réelle trace de dédoublement de personnalité, pas de réel problème au niveau cérébral.

Voilà ce qui est. Une personne qui peut très bien vivre avec tout ça. Mais cette personne à quinze ans et est incapable de faire la part des choses. Incapable de se dire que les adultes ont raison de s'inquiéter, incapable de se dire qu'il faudra un jour qu'elle baisse la tête, les écoute et exécute, pour son propre bien.

Comme d'habitude, à chaque fois qu'il venait ici, l'infirmerie était vide. Il allait simplement fouiller les étagères pour se trouver des pansements, et vérifier que ses blessures n'étaient pas trop gênantes. Bilan, lorsqu'il s'assit sur un lit et y regarda de plus près : son bras, alors que ça faisait presque trois semaine qu'il était tombé du premier étage, n'était toujours pas enclin à se taire. Son indexe et son majeur droit gardaient leur couleurs bleu, mais il n'avait plus mal. Il arrivait même à utiliser sans problème une bombe à peinture pendant plusieurs minutes de suite. Mais c'est vrai que ça devenait un peu inquiétant de pas s'en occuper correctement. Le genoux se manifestait parfois, mais du moment qu'il ne courrait pas longtemps, il n'y avait pas vraiment de problème. Autre inconvénients : les courses poursuites étant fréquentes, il savait bien qu'il ne tiendrait pas longtemps plus de cent mètres à chaque rencontre malheureuse ....

Bref, rien d'alarmant, mais pas de grande amélioration non plus. Plus le temps avançait ici, plus Lulu commençait à se demander si c'était ou non une bonne idée de cacher sa présence faces aux médecins ou infirmiers de l'institut. Il devait bien le reconnaitre,à ce rythme là, il courrait à la catastrophe et ne tiendrait pas longtemps encore.

Il se laissa tomber en arrière sur le matelas et ferma les yeux : ce qui se passait en ce moment dans sa tête n'arrangeait rien. Il était réellement sur le point de péter les plombs. Depuis le deux du mois, il se trouvait fortement enclin à ne pas bouger, rester immobile dans son lit et laisser le temps faire le reste. Laisser la masse noire de son esprit lui bouffer petit à petit la conscience, s'installer confortablement dans ce froid, cet horrible froid qui le prenait lorsqu'il ne pouvait penser à rien d'autre.

Liam. Et Kyllian.

Pour Liam, on peut dire si on résume vite fait et si l'on omet de présenter toute le chamboulement intérieur que ça provoquait en lui, c'était une affaire régler.

Amoureux. D'une personne qui en aime une autre. Très bien. Maintenant on clos le dossiers et on dort.

Sauf que non, c'est pas comme ça que ça marche. Même s'il refusait obstinément (ce qu'il n'était plus capable de faire) de mettre un nom sur ce qu'il ressentait, ça n'empêchait pas que ça faisait toujours horriblement mal de savoir que les gens compte bien plus pour nous que nous-même pour eux. C'est une équation mathématique, on à beau vouloir devenir aussi saint que le christ et vouloir tout pardonner, ça vous remet quand même les idées en places à coup de baffes. Et Lulu, lui, il n'avait aucune envie de ressembler à l'autre imbécile qui se laissait crucifiés par tout le monde sous prétexte qu'ils sont trop cons pour comprendre qu'ils se plantent. [Note de l'auteur ; ceci est le point de vue de Lulu, n'y voyez aucun jugement péjoratif sur la religion catholique]

Autre problème (comme si la vie était assez gentille pour vous poser seulement un problème à la fois) : Kyllian.

Là, Lulu se sentait mort à chaque fois qu'il y pensait. Il avait quand même rejeté sur lui des choses avec lesquels il n'avait rien à voir. Il avait décider intérieurement que ce mec serait le responsable de tout ce qui lui arrivait de mauvais, de tout ce qui le mettait mal à l'aise, de tout ce pourquoi il en voulait à la Terre entière. Rien que ça. C'était simplement la pire erreur qu'il ai jamais commise.

Oui, Lulu se sentait coupable. Il avait juger quelqu'un de la manière dont ça l'arrangeait de le juger, comme un de ces connard d'adultes. C'était le pire, simplement le pire. Il se trouvait dégelasse. Point à la ligne. Et il ne pouvait plus s'en sortir avec sa conscience. Putain de conscience parfois ...

Alors oui, les yeux fermé et les jambes à moitié sortie de lit, le visage à moitié mangé par la mèche bleu, longue, neuve, il retombai dans la masse noire, doucement. Cette masse noire qui nous glace dans le dos, qui nous effraie, mais qui, lorsqu'on ne sait plus pourquoi courir, nous semble être confortable, un endroit où rien n'est dur car il suffit d'accepter la douleur, le froid, la solitude.

Lentement. Pour qu'à la fin, on ait même plus assez de force pour remarquer qu'on à froid ou qu'on à mal.

Sujet: Re: Te rendre coupable. Lun 11 Jan 2010 - 15:57

Etranger.
C’était la sensation qui lui parvenait… D’où ?
De lui-même.

Il se sentait étranger à lui-même : il ne se reconnaissait pas. Plus. C’est étrange comme sensation : se sentir changer à cause de quelque chose, de quelqu’un. D’un évènement passé, d’une peur soudainement, ou bien au contraire : une nouvelle satisfaction sortie d’où on ne savait.
Kyllian se sentait étrangement étranger ; bien que sachant pertinemment d’où ces changements venaient. Il ne savait pas pourquoi d’ailleurs il se sentait « mieux » et pas « bien ».
Il ne se sentait pas « bien », non. Mais il se sentait « mieux ». Lui, y voyait une nette différence. Il remarquait lui-même une différence, d’ « avant » à « maintenant ». Tout ceci à cause du roux. Alors qu’il aurait dû se sentir « terrifié de peur ». Mais non. Sot, et idiot qu’il était… Il se sentait mieux. C’était mal, très très mal.

Mais pas des yeux de l’infirmier.

Kyllian Andrews, 19 ans.
C’était ce grand brun, avec cet air indifférent constamment sur le visage. Qui s’énervait que très rarement : mais qui se battait très facilement – pour le plus grand désespoir des infirmières. C’était ce jeune homme discret et calme, qui ne parlait jamais – ou presque. Mais pourtant, il ne passait jamais inaperçu : il dégageait quelque chose d’inquiétant, de terrifiant ; mais pourtant… Une autre force imaginaire vous laisserait peut-être quelques grains de pitié. Mais cette pitié, on pouvait l’accorder à tous les résidants de cet institut de redressement.
Kyllian est une prostituée. Ce fut d’ailleurs pour ça qu’il est ici, mais aussi pour l’accumulation de ses arrestations. Il était donc un tapineur, que vous retrouverais un bon nombre de fois dans de nombreux lits. Résidants. Ou même du personnel.
Kyllian est un drogué. Il en vendait, il en consommait, et en consomme toujours d’ailleurs. Il diminuait petit à petit : peut-être étant le seul déluré de cet institut à vouloir devenir « meilleur » dans ce monde de pourriture.
Kyllian est insomniaque. Hanté par des cauchemars, hanté par son subconscient, et ce malgré la fatigue : il n’arrivait pas à dormir. Comme si Morphée lui avait fermé les clefs du monde du sommeil ; et ce définitivement. Il était donc sous somnifères, mais par moment, même ces cachets n’avaient plus d’effet sur lui. C’était sûrement alors pour ça qu’il ne mangeait plus, se conduisant à l’inconscience. Ou alors qu’il se droguait pour mieux plonger dans ce monde des ténèbres. Soit.
Kyllian était un pseudo-anorexique. Un comportement alimentaire qui inquiétait sérieusement le infirmiers. Parce qu’il y était souvent à l’infirmerie. Et au fil des heures et des journées, une certaines complicité s’étaient créé. Kyllian mangeait lorsqu’il avait faim, ou qu’il avait envie de courir. Il mangeait pour entretenir son corps lorsque l’envie le prenait. Mais le reste du temps, il ne mangeait pas : il n’avait pas faim. Et lorsqu’il mangeait suffisamment pour son corps : il vomissait : son estomac n’était plus habitué à autant travailler, ou recevoir autant d’un seul coup.
Kyllian est atteint de borner line. Des relations sociables instables et que trop délicates, une auto agressivité quasi permanente. Des humeurs changeantes : plus que lunatiques. C’était ca. Et point barre.
Kyllian est schizophrène et atteints de multiples personnalités : les psychologues sont formels. Sa personnalité est fragmentée. A ce jour, ils auraient compté 6 personnalités : Kyllian, Mélanie, Morgane, Angélique, Kate, Le Minotaure. Kyllian était mort, Mélanie était cruelle, Morgane était une pute, Angélique était traumatisée, Kate était une artiste macabre en herbe. Et le Minotaure était monstrueux.

Nous avons donc : un bel résident qui avait de sérieuse raisons d’être ici. Psychologique et comportemental.

Bref. Que de la joie.

L’infirmerie.
Pourquoi était-il ici ? Parce oui. Lucy était là, mais Kyllian y était avant. Justement il était dans une petite salle annexe avec le médecin. Ils regardaient des résultats d’analyses. Au début, le médecin était content : il avait noté les cernes de Kyllian beaucoup moins prononcées. Preuve qu’il dormait un peu plus. Il avait noté que Kyllian avait un teint plus chaleureux que d’habitude, et qu’il avait sûrement pris un kilogramme, comme ça, en deux semaines. Il était content et fier. Mais les analyses révélaient la consommation de diverses substances illicites.
On le grondait. Mais Kyllian souriait. Parce qu’il venait de se rendre compte de quelque chose : le médecin s’inquiétait pour lui. Il avait l’impression de compter pour quelqu’un tout à coup.

Il n’avait pas reçu de lettre pour Noël. Non. Juste une photo de sa famille. Il eut la surpris d’apprendre qu’il était grand frère. Depuis trois ans. Il n’y avait qu’une seule chose écrite : « Reviens nous vite ». Sa mère savait donc où il se trouvait. Il avait honte ! Si honte ! Cela faisait quatre ans qui avait fugué, et déménager, changer de continent, vécu des horreurs. Tout ça parce que son père biologique était sorti de prison : et comme tous les gosses : il avait voulu voir cet être tant désiré. Mais il aurait mieux fait d’écouter sa mère. M’enfin. Tout ceci n’était que le passé. Il y aurait tant de chose à raconter : Hirah. Son meilleur ami qui a déménager, et dont il a du couper les ponts sous la jalousie dévorante de Johnattan. Ce dernier qui lui avait fait vivre tant d’horreur, alors que c’était grâce à lui, en majeure partie qu’il était ici.

Mais il ne fallait pas penser au passé. C’était des choses passés et closes, même si elles avaient pu être traumatisante. Aujourd’hui était un autre jour : il fallait vivre au présent, et conjuguer notre futur avec soin.
Kyllian avait décider de changer : de redevenir un adolescent normal pour reprendre une vie … Il n’irait pas à la rue, il s’arrangerait avec sa mère. Il aurait sur lui la honte de la famille. Il s’imaginait sa grand-mère poussé un scandale dans les cieux : cette pensée le fit pouffer légèrement alors qu’il sortait du bureau, rejoignant donc la même pièce que Lucy. Le médecin était sortis par une autre sortie.
Il reprendrait difficilement des études, pour réaliser son rêve de gosse. Devenir styliste. Ou pas. Tant qu’il pouvait vivre de sa passion. Chose difficile certes.

Il glissa une sucette à l’orange dans sa bouge, puis il remarqua l’autre petite présence. Il observa Lucy un instant puis osa s’approcher après avoir hésité. Il n’était pas c** : il savait que Lulu était une fille, mais que cette fille était amoureuse de Liam. C’était sûrement l’instinct de possession qui rendait cette déduction plus forte. Est-ce que Kyllian lui en voulait-il ? Il pouvait ressentir une certaine jalousie, ou même rancœur, mais au moins il se savait fautif : il ne pouvait pas en vouloir à Lucy. AU contraire, il se rendait compte qu’il formait un rempart entre Liam et Lucy. Et sa le rendait triste. Il se sentait fautif, et coupable du malheur d’une autre. Comme si Dieu était incapable de donner du bonheur à chaque personne sur Terre. Parce que les humains sont trop complexes et aiment se compliquer la vie.

Il s’approchait donc, alors qu’il avait les clefs de l’infirmerie dans les mains.

« Lucas ? … Le médecin est partis manger… Je suis censé fermer l’infirmerie … Tu préfères rester ici, ou … »

Il se verrait alors forcer de lui tenir compagnie si il restait. Pourquoi pas… Kyllian savait que Lucy ne l’aimait pas vraiment. Mais bon … Ce n’était pas comme si un jour il lui avait véritablement craché à la gueule, hein.

Qu’est-ce qui disait que Kyllian ne venait pas de coucher avec l’infirmier ? Tout simplement… Rien du tout. Décevant tout ceci. Il le regardait, les sourcils légèrement froncés.

« Ca va pas ? »…

Question idiote. Lui-même le savait.

Spoiler:

Sujet: Re: Te rendre coupable. Lun 11 Jan 2010 - 23:13

Spoiler:

Lulu sursauta et ouvrit les yeux. Il avait la voix du brun bien dans les oreilles, sont visage juste au dessus de lui : au début il pensait qu'il rêvait, qu'il pensait trop au personnage, mais non : c'était vraiment Kyllian, avec ses longs cheveux noir, son visage de rêve (d'accord, ok, on a avoué, maintenant la ferme !) et ... Le lot de souvenir se rattachant inévitablement à lui :

Colocataire.
Prostitué.
Inconnu.
Petit copain de Fox.

« Lucas ? … Le médecin est partis manger… Je suis censé fermer l’infirmerie … Tu préfères rester ici, ou … »

*Et m*rde.*

Il resta plusieurs secondes sans pouvoir bouger d'un millimètre, son regard planté droit dans ses yeux gris (tiens, il a les yeux gris ? Savait pas : c'est la première fois que je le regarde bien dans les yeux en fait !) les sourcils levés comme si on venait de lui planter un truc dans l'estomac. Il n'ouvrait même pas la bouche, il était là comme un imbécile, immobile avec un tête à faire peur.

« Ca va pas ? »…

Ni une ni deux, Lulu roula sur le côté et se releva précipitamment et-

SBAM

*Fuck. Je sens que je vais tuer tout les mur de cet institut*

Il s'était pris en plein dans la tête la rambarde du lit et se tenait maintenant le visage avec un gémissement continue, assez aigu, enfantin, avant de carrément commencer à recommencer à jurer comme un bucherons : décidément, les mauvaises habitudes revenaient.

"Putain de m*rde fait chier ... !"

Lulu, cette réplique commence à te coller à la peau --'

*La ferme ça fait mal je te signale*

En attendant c'est toi qui te l'ai pris tout seul comme un grand alors commence pas --" ...

Et puis il se retourna rapidement vers Andrews, la main sur le visage, baragouinant entre ses doigts, puis après avoir respirer une ou deux fois, tenta de dire quelque chose, s'arrêta un instant dans le vide et lança finalement :

"Tu m'as fais peur m*rde !"

Mouis, c'est un moyen de contourner.

*Tu crois vraiment que j'ai envie d'en reparler ? J'ai pas à me plaindre, y a rien de plus clair.

C'est juste que j'aimerais bien m'excuser ... Mais je suis un peu trop lâche pour ça.*

Sujet: Re: Te rendre coupable. Mer 13 Jan 2010 - 16:20

Kyllian ne s'approcha pas trop tout de même. Il y avait une limite de son espace vital à délimiter. A ne pas percer et exploser en éclats. C'était... Nécessaire, c'était vital. Ainsi, en respectant cette limite, on s'assurait une certaine douceur d'indifférence de la part de Kyllian.
Kyllian écoutait toujours. Mais ne répondait que lorsque ca l'intéressait. Or, cette fois-ci, chose extrêmement rare avouons-le ; c'était Kyllian qui était venu : qui avait fait le premier pas.
Lucy l'ignore ? Il n'aurait rien dit : cela n'aurait fait que creuser un peu plus profond le faussé qui le séparait à la jeune fille. Et puis ... Cela n'était pas réellement de son ressort. Je vous dis juste que le jour où Lucy manquera cruellement de tact, ou de respect à Kyllian ... Ce dernier se réveillera. Et nous savons tous que sous ses allures d'ange glacé, se cache un démon de feu.

Le prostitué écoutait le "malade" étaler toute la splendeur que pouvait renvoyer la vulgarité. C'était laid. C'était certain. Mais Kyllian ne dit rien, et ne ne cilla pas lorsque l'autre se prit quelque chose dans la tête. Il n'aimait pas les vulgarités, mais pourtant il pouvait très bien être plus horrible... A quelque chose près. Kyllian n'avait pas besoin de ce langage familier pour s'imposer, attirer son attention sur lui, exprimer sa douleur, ou même pour faire peur ...

Il lui avait fait peur. Soit. Il savait qu'il pouvait être monstrueux et être dôté de cette beauté que nous nommais "La Laideur de l'Horreur". Ou Même "Le visage de L'horreur". C'est cool ça non ? Cette pensée, cette idée qui lui effleura la pensée lui fit détourner le regarde. Une, deux, trois secondes. Coeur oppressé : et vision d'horreur. Il eut soudainement envie de vomir en se souvenant de l'une des "oeuvres d'art" du cher et tendre Minotaure. Une personnalité de Kyllian ... Et oui. Il n'était pas seul dans sa tête. Loin de là ...

Quoi qu'il en soit. Lucy n'avait pas répondu à sa question ... Chose que ne manqua pas de souligner Kyllian d'un murmure. Il n'avait pas besoin de parler vraiment fort. Ils étaient seuls. Et cette pièce résonnait assez...

« Je ne voulais pas te faire peur ... Désolé... »
« Mais tu ne réponds pas à ma question ... »

Il ne comptait sûrement pas rester ici, comme un idiot, debout à attendre que Déesse Lucy daigne de lui accorder son intérêt quelques petites secondes pour répondre à cette question venu tout droit d'un misérable.

Il avait l'air... Absent ? Étrangement doux. Mais d'une douceur de glace, qui ne le rendait pas très avenant.

Mais il avait ses yeux métalliques posés sur Lucy.

Sujet: Re: Te rendre coupable. Mer 13 Jan 2010 - 20:58

Tremblement dans l'échine.

Voilà ce que provoqua ce regard de Kyllian sur Luca. Ça lui faisait froid dans le dos, ni plus ni moins. Pourquoi ? On se demandait bien pourquoi. S'il savait pourquoi à chaque fois qu'il ressentait un truc, je vous jure qu'il serait jamais dans la m*rde. Et même maintenant. Il serait pas en train de se faire un petit coup de déprime.

Lulu n'aimait pas le silence. Lulu n'aimait pas les murmures. Lulu n'aimait non plus le bruit. Ça faisait ma; à la tête, ça donnait envie d'être seul. Mais le silence, le silence que personne ne bris, c'était la solitude. Ça voulait dire qu'il n"y avait qu'une chose dans la pièce, qu'une chose qui se parlait à elle même sans vraiment en avoir le droit.

Un murmure dans une pièce où l'on exige le silence.
Un murmure dans un endroit sombre ou trop clair pour être réel, son esprit par exemple.
Un murmure entre deux amant dans leurs draps.

Le murmure c'était pas assumer que tout le monde vous entendent. Le murmure c'est la preuve que vous assumez pas totalement, ou que vous ne voulez pas que d'autre personnes entendent. Le murmure, c'est l'obéissance, c'est fermer ça gueule, arranger tout le monde.

Arranger les adultes.

Lulu s'arrange pas avec les adultes.
Lulu gueule. Lulu leur gueule.
Leur gueule que jamais il n'acceptera le froid, le silence, le faux, l'illusion qui tient pas debout.

Quitte à être une illusion, au moins que ce soit réaliste. Au moins qu'on ne sente rien. Au moins que ça ce voit pas.

Et m*rde, quitte à lui casser les oreilles !

Il dit haut et fort, histoire de briser cette ambiance qui ne faisait rien pour le rassurer :

"Que tu veuilles pas ouais, mais j'ai quand même eu la frousse" -.-'

Une petite mine boudeuse s'installa automatiquement sur son visage : il était rassurer : il agissait à peu près normalement, même si c'était en face de Kyllian. Il se sentait moins ... Non en fait. Il réalisait juste qu'il avait vraiment merdé. Non Kyllian n'était pas un esprit démoniaque, loin de là. C'était un type calme, attentionné parfois, et il n'avait absolument rien à se reprocher. On pouvait pas en dire autant de Lulu.

Et puis, toujours comme un gamin, il fit un quart de tour en faisant semblant de bouder et en gonflant les joues. Des mimiques de gosses quoi. Rappel, oui, il à quinze ans. Et rappel aussi : il à bien 155 de QI. Mais c'est comme ça. Il avait décider d'être un enfant, maintenant, c'était l'habitude. Il ne copiait pas les gosses, il était simplement lui-même : un idiot qui refuse de grandir comme tout le monde.

Et puis son nez recommença à lui faire mal et là, il ne pu pas tenir longtemps à se tenir droit.

"Aïe ..."

Il chercha le lavabo du regard se dirigea vers ce dernier pour faire couler l'eau et imbiber un mouchoir en papier et se le mettre sur le visage : il s'était vraiment fait mal.

*Mmh ...
Je crois que c'est le moment.
JE décide de quand c'est le moment.
Luca ...
Oh ça va hein j'ai compris !*

[Note : ce dialogue n'a pas vraiment lieu, c'est une reconstitution de ce que pense Lulu en lui-même. Toute fois, Si vous voulez attribuer une personnalité à chaque partie de lui-même, vous pouvez essayer Lucy et Luca : ça marche plutôt bien. Et non, pour la énième fois, Lulu n'est PAS schizophrène.]

Il dit à voix haute, histoire d'introduire :

"Je vais pas rester là. Je pars dans deux secondes."

Et puis, réunissant toute sa volonté ou du moins le peu qu'il restait) et inspirant bien fort, il essaya de glisser le pus tranquillement possible :

"Désolé pour l'autre fois. J'ai pété les plombs et je t'ai dit n'importe quoi. J'aurais pas dû."

Voilà. Le gros était lancé. Plus qu'à mettre le reste. Et Lulu se sentait ... Non pas un peu mieux. Il se sentait très c**.

"Je t'ai pris pour quelqu'un d'autre. Tu n'as pas à me pardonner."

Lulu contrôla son envie -quoique violente- de déchiqueter les papiers humides entre ses doigts. Le simple fait d'évoquer Karmel dans sa mémoire était insupportable. Et le fait de ne pas avoir le droit au pardon n'était pas non plus une chose qui l'enchantait, mais il était près à l'accepter. Enfin il tentait de se convaincre qu'il pouvait accepter qu'il ait vraiment merdé de manière irréparable au moins une fois dans sa vie. Faut sire que niveau relation humaine, il était pas très doué non plus.

*Voilà c'est dit. C'est peut-être pas tout, mais c'est dit. C'est le principal. Enfin je crois.*

*Je ne veux plus jamais accuser, penser à quelqu'un de cette manière sans même le connaitre. C'est pire que tout. Pire que Karmel, pire que Carmen, pire que Y. C'est la pire chose qui puisse m'arriver : juger et me prendre pour une victime ou un dieu qui à toujours raison.*

Sujet: Re: Te rendre coupable. Dim 14 Fév 2010 - 1:11

Il s'excusait. Cela le fit sourire. Sincèrement. Cela faisait longtemps que quelqu'un n'avait pas pris cette peine. Il ne souriait pas méchamment. Non, bien loin de là. Il était calme. Il s'excusait, alors que lui-même l'avait fut péter son câble. face à cet éducateur qui avait voulu faire preuve d'autorité. Il avait déliré, disjoncté. Crié, hurlé, donné des coups, tentant de s'enfuir sur l'emprise d'un homme. Un seul. Ce blond.
Alors ses excuses... Il jugeait qu'elles n'en valaient pas vraiment la peine. Mais le geste, rien qu'en lui, l'acte et le courage qu'il y donnait formait à ces paroles une chose qui faisait sourire Kelly. Lucy était gentille, il le savait. Il n'en avait jamais douté. La preuve, elle était capable d'amour. Elle aimait Liam. Peut-être pas la meilleure personne qui soit ... Il n'en savait rien. Même si part expérience, pour l'instant Liam avait réussi à le refaire vivre. Jusqu'à présent. Jusqu'au blond. Ce démon qui revenait des Enfers. Il avait ressusciter. Lui. En emportant ses cauchemars et ses horreurs avec.

« Je ne t'en voulais pas. »

Il en connaissait un rayon sur les hallucinations... Souvenons-nous d'Héloïse qu'il avait pris pour Johnattan justement ! N'est-ce pas merveilleux ? Ses hallucinations n'avaient plus raison d'être. Le Destin avait fait que la raison, et ce que son cerveau voulait lui montrer était devant lui. Il fallait étouffer sa folie psychiatrique, bon sang ! Cela prouvait à quel point ils embauchaient vraiment n'importe qui. Un ancien proxénète. Un ancien violeur. Il l'avait frappé aussi. Cette idée l'écœurait.

« Je serais très mal placé je crois ... »

Il glissa sa main dans ses cheveux, les ébouriffant. Avec un léger sourire désolé sur les lèvres. Puis il eut comme une sorte d'illumination, ponctuée d'un

« Oh !

Alors qu'il s'approchait du lit pour y poser son sac, qu'il ouvrit. Farfouillant un peu, dans ss carnets, et ses feuilles volante pour en sortir une, deux et trois. Toutes les trois avaient une photo accrochée. Lucy et Rose. Lucy et Ray. Lucy et Liam. Et sur les grandes feuilles. LA reproduction qu'il avait faite en fusain, au crayon gris, .. Divin. Tellement réel ou presque. Il était plus que doué !

« Tiens. Cela faisait un moment que je devais te les donner ._. .... »

Spoiler:

Sujet: Re: Te rendre coupable. Dim 14 Fév 2010 - 22:33

Spoiler:

...

Heurm ...

Waow.

*'Tin c'est bien fait. Trop bien bien fait.*

Lulu fixa les documents longuement, en pris un timidement du bout des doigts, l'examina, puis la curiosité et l'intérêt firent qui les regarda tous assez longuement : et puis au bout d'un moment, assez bluffé de la précision de ce travail au fusain (lui il était pas doué au fusain), il demanda un peu débilement :

"C'est de toi ?"

Où lulu qui constatait qu'il y avait beaucoup de chose vraiment trop belles qu'il n'avaient encore pas vu. Ces dessins étaient ceux d'un pro. Des trucs quasi photographiques. Des volumes parfaitement maitrisés, sans parler de la lumière ou du clair-obscure. Aucun défaut, tout simplement. Lulu ne savait pas s'il devait être heureux de pouvoir voir ça où s'il devait être abattu par l'écart entre ce que lui savait faire et ce qu'il lui tombait sous les yeux.

"Mais c'est ... Génial ... !"

Un drôle de sourire sur les lèvres et les sourcils à demi froncé au fur et à mesure qu'il regardait, il fini par demander, oubliant complètement toutes les circonstances, tous à part ce qui touchait au dessin : Lulu était comme avec l'art : il ne pensait plus à rien. Il pensait juste à regarder et à pouvoir grappiller tout ce qu'il pouvait, à apprendre, à savoir, à tenter de connaître plus qu'il ne savait déjà, à redéfinir à chaque fois sa notion du beau. Là-dedans, ce n'était que des photos recopiées. Magnifiquement recopiées. Obtenir un si bon résultat à partir de photo, des choses si précises, Lulu brûlait de le voir dessiner lui-même. Il voulait voir comment il s'y prenait. Il voulait comprendre, il voulait, si ce n'ai pas essayer à son tour, au moins l'enregistrer, le graver dans sa tête.

Avec un visage émerveiller et une voix un peu moins bien camouflé que d'habitude, il demanda avec une note d'espoir dans la voix :

"T'en as d'autres ?"

Il était comme un enfant qui avait une soif d'apprendre plus du monde qui l'entourait, fasciné, émerveillé, ne voulant plus qu'une chose : découvrir encore. Tout ça était formidable. Mais ce n'était pas suffisant. Il voulait voir plus. Il voulait essayer de toucher de doigt cet touche de perfection, il voulait sentir que ce genre de chose était possibles. Que la perfection était possible, et que ce n'était pas une idée lointaine dans son esprit : il la voulait toute proche, il la voulait juste à côté de lui, pendant quelque instant, pour pouvoir lui promettre qu'il la reverrait un jour.

Et d'un coup, Il avait une envie folle de reprendre ses crayons et de bosser comme un malade pour pouvoir avoir devant lui quelque chose de meilleur que les autres fois. Peut-être pas parfait, surement pas parfait. Mais mieux que l'autre jour, mieux qu'hier ...

Dessiner. Tout était oublié, mais au moins ça. Ce désir effaçait tout dans son esprit. Toute la gène, toute entière, tous les embêtements. Il voulait soudain en savoir plus sur ce dessinateur, en savoir plus sur ce colocataire qu'il avait ignoré bien trop longtemps. Avoir vécu si longtemps à côté de quelqu'un qui faisait tout ce dont on rêvait, c'était simplement une idée à en rire. Lulu voulait connaitre le dessin de Kyllian, Lulu voulait connaitre Kyllian.
Hors de question de le juger d'avance de nouveau. Il fallait rattraper le temps perdu pour son désir de créer enfin déterré.

Sujet: Re: Te rendre coupable.