L'étendue bleutée de la nuit avait gagné les environs. Toutes les lumières étaient allumées à Teenagers. Bob avait décidé de se détendre un brin, après une journée de mauvais poil passée à enquiquiner chaque personne qu'il trouvait. Il soupira. Emmerder le monde, ça le distrayait, mais parfois, un peu de répit fait du bien. Quoique... Il n'avait pas encore vraiment fait chier quelqu'un du personnel. Il n'avait plus qu'à espérer que l'un de ses collègues passe par ici, et il s'amuserait bien.
En attendant, il profita de la télévision, avachi sur le canapé. En appui sur son coude, une jambe passée par-dessus l'accoudoir du canapé, l'autre jambe par terre, et l'autre bras négligemment passé par-dessus les coussins, il incarnait le Mâle Fainéant dans toute sa splendeur et sa gloire. Manquait plus qu'un match de foot et ça aurait été le parfait petit cliché. Mais non. Bobby trouvait ça stupide, de courir après une baballe noire et blanche pour faire mumuse et amasser du fric. Il soupira... Encore.

- F*ck... Y a rien de bien... J'suis maudit.

Il fronça les sourcils avant de continuer à appuyer sur le bouton de la télécommande. L'idée de prendre le programme télé situé sur la table ne l'enchantait pas des masses. Et celle de prendre un magazine pour plonger le nez dedans comme savent si bien le faire les gonzesses fanatiques de mode le répudiait franchement.
En revanche, une autre idée germa dans son esprit. Une idée beaucoup plus perverse, beaucoup plus vile et énormément plus amusante.

*Pourquoi pas, après tout.*

Un fin sourire en coin étira ses lèvres. Il arrêta de zapper... Et tomba sur une rediffusion de Dragon Ball Z. C'était mieux que rien. Il jeta - avec douceur quand même, hein, faudrait pas la casser - la télécommande sur la table et posa sa tête sur l'accoudoir le plus proche, le visage tourné vers l'écran de la télévision. Il croisa les bras sur son torse et rassembla les deux jambes sur l'accoudoir opposé à celui où se trouvait sa tête, les croisant elles aussi.
Son sourire tomba au fil des secondes. Il souriait béatement, tout seul, comme un parfait c*n. Elle est pas belle, la vie? Tssss, tu parles. Malheureusement, l'épisode prenait fin et ce qui passait après enchantait très peu mister Olland.

- 'Fait chier.

Un long soupir las se fit entendre tandis qu'intérieurement, le psy ruminait. Il s'étira et, préférant ne pas prêter attention à la télé, regarda le plafond comme s'il s'était subitement métamorphosé en une œuvre inconnue de Kandinsky. Ouais, bon, y avait mieux que du blanc, comme tableau abstrait... Quel ennui.
Finalement, il se releva et se plaça devant la fenêtre, mains dans les poches. Il n'y avait pas de lune, ce soir-là. Les étoiles qui brillaient étaient si timides qu'elles semblaient craindre de se briser si elles donnaient un peu plus d'éclat. Toujours en train de s'ennuyer, le mâle alla éteindre la télévision où passait l'une de ces insupportables chansons de rap. Puis, il retourna s'avachir sur le canapé. Cette fois, ses deux jambes étaient passées par-dessus les coussins, son dos se trouvait là où une personne "normale" aurait posé ses fesses et il avait le crâne contre le sol, les bras à nouveau croisés sur son torse. Il entendit vaguement la porte s'ouvrir, mais n'y porta guère attention.

Vraiment, si le plafond était une œuvre inconnue de Kandinsky, Bob s'était bien fait berner. Et comme un bleu! En remarquant soudainement le visage d'un homme roux au-dessus de lui, il sursauta.

- Ouais, assez. Pourquoi?

Il était sapé comme un résident, ce gars. Peut-être que c'en était un? Fort peu probable, il n'avait pas l'air aussi indiscipliné que ces bambins. Hey, mais... Ce gars, c'était l'occasion qu'il fallait à notre cheeeer Bobby pour mettre son idée saugrenue à exécution! Bon, fallait quand même pas l'effrayer, le pauvre. Les résidents avaient sans doute déjà forgé à ce cher psy une réputation de taré, alors faudrait pas trop en rajouter quand même.
Néanmoins, ça n'était pas très poli de rester ainsi vautré quand on parle à quelqu'un. Si? Non. Aussi, le brun se releva jusqu'à être debout. Oh non...

*Bob, c'est définitif : T'es trop graaaand!*

Encore un gars qu'il dépassait. De dix centimètres si ce n'était plus. Bob Le Maudit soupira, mains sur les hanches, avant de retourner à sa contemplation du plafond. Penser sans cesse qu'il était grand ne l'aiderait sûrement pas à rapetisser, au pauvre chou. Il remit cependant la tête droite pour regarder son interlocuteur. Était venu le temps des présentations.

- J'me présente, je m'appelle Bob. Un maudit psy. Et toi, t'es qui?

Dire qu'il avait failli chantonner à tue-tête "Je m'présente, je m'appelle Henry...". Quelle stupidité. Las d'être plus grand que presque tous les gens qu'il connaissait et avait connu, mister Olland reprit place sur le canapé, gentiment assis sur ses fesses dans une posture normale, cette fois-ci. Il invita le rouquin à faire de même.
D'abord, fallait qu'ils discutent un peu. Pour commencer sans rien brusquer, partir sur de bonnes bases et pour connaître un peu ce gars. Ensuite, pour ne pas que ce même gars soit trop surpris quand Bob mettrait son plan en œuvre. Faudrait pas qu'il se sente agressé, le pauvre! Et puis, ce cher Bobby s'ennuyait, alors autant essayer de s'amuser un peu - tout en amusant aussi l'autre type? Peut-être -.
Il s'étira, avant de faire reposer sa tête sur le dossier du canapé. Tête en haut, pieds en bas, c'est comme ça qu'un être humain normal fonctionnait et se posait, quelque soit la position pour laquelle il optait. Oh, c'est beau, l'anatomie humaine... Et très honnêtement, le grand brun qui n'aimait pas du tout les clichés trouvait ça stupide que tout le monde opte pour la même pose à tout bout de champs. Mon Dieu que c'était énervant! Faire comme tout le monde et ne jamais, ô grands dieux non jamais se faire remarquer. C'était un principe tout bonnement c*n et abrutissant. Bob le savait, vu que pour réussir ses études à Harvard, il avait été obligé de le faire. Et il n'aimait pas du tout, voire même détestait carrément, le faire. Pourquoi faut-il toujours ressembler à quelqu'un, dans la société actuelle? Il soupira presque inaudiblement. La psychologie humaine était vraiment complexe, remplie de failles et de mystères. Mais si au fond, il n'aimait pas ça, le mâle qu'était Bob ne serait pas devenu psy, pas vrai? Donc, quelque part en lui, il devait aimer décrypter les mystères.

Finalement, le roux prit place à côté de Bob avant de le regarder. L'envie de le faire chier là, tout de suite, était tentante, mais il devrait peut-être encore se contenir un peu. Ou pas. Ca dépendrait de son envie et de sa patience en cette humble soirée.

- Pas de pot.

Il porta lui aussi son regard sur son collègue. En fait, il n'avait pas vraiment envie de patienter pour mettre son plan à exécution.
C'est ainsi qu'il fit mine de s'étirer, puis qu'un de ses bras retomba sur les épaules de son collègue qu'il attira doucement à lui. Parfois, il se demandait vraiment quelle était son orientation sexuelle. Il savait qu'il était hétéro, mais se demandait si au fond, il n'était pas au contraire bi. Cela expliquerait pas mal de choses. Mais même si c'était vrai, il n'avouerait pour rien au monde. En fait, peut-être que si. Mais pas dans l'immédiat.

- Pas trop crevante, ta journée?

Il allait se retenir de prononcer immédiatement des petits surnoms mielleux. Il était probable que faire semblant de jouer le gars ayant eu le coup de foudre l'amuserait. Ca lui avouerait peut-être, bon gré mal gré, des choses sur son orientation sexuelle. Qu'il en soit conscient ou pas, cela importait bien peu! Et puis... Pourquoi il se questionnait autant? Il n'avait qu'à faire ce qu'il avait envie, point barre.
Quoique... Si l'autre se laissait prendre au jeu - à moins qu'il ne soit hétéro lui aussi? - et que Bobby rentrait à fond dedans aussi, peut-être qu'il lui faudrait l'embrasser. Cette idée ne lui déplut pas vraiment en réalité, étant donné la beauté du rouquin. Mais il y avait quand même un point noir à tout ce tableau blanc : Il n'avait jamais embrassé un gars. En fait, si, mais jamais de son plein gré. F*ck, faudrait peut-être aussi qu'il arrête de se contre-dire.
En tout cas, que ça plaise à l'autre ou non, Bob avait bien la ferme intention de mener son idée à son terme. Rien que pour voir comment il réagirait, ce qui allait se passer, et ce qui en découlerait ensuite. Têtu? Non, juste très curieux. De toute, ce n'est certainement pas avec un résident qu'il tenterait ce genre de choses.

[HRP : Désolé, micro-post...]

Les yeux rivés sur son collègue, Bob ne manqua pas de noter qu'un léger rouge s'était déposé sur ses joues. Il en sourit d'ailleurs intérieurement.

- Assez crevante aussi.

Il préféra ignorer l'hésitation de son compagnon et croisa les jambes, attirant encore un peu plus Jewel contre lui. Même si son idée était destinée à enquiquiner le psychologue à ses côtés, mister Olland devait bel et bien avouer que ça le détendait. Se laissait-il aller, au fond? Peut-être. C'était en fait sûrement tant mieux. Lorsque son camarade de soirée toucha sa main du bout des doigts, l'esquisse d'un sourire gagna ses lèvres durant quelques secondes, avant de repartir aussi vite qu'elle était venue.
Et maintenant? Bonne question. Il ne savait pas vraiment s'il avait le droit de se laisser aller en totalité, de peur de brusquer le jeune homme assis à ses côtés. Mais il en mourrait d'envie. Une envie presque bestiale devant laquelle il fallait se faire force pour ne pas céder. Ca s'apparentait à proposer un paquet rempli de cigarettes à un fumeur en train de tenter de s'arrêter. C'était le genre d'envies qui agaçait Bobby, mais auxquelles il finissait toujours pas céder. Car la vie domine la raison. Et petit à petit, les barrages cédaient. Tout doucement. Le petit geste en entraînait un autre, qu'on croyait tout aussi insignifiant. Et à force d'accumuler les petits gestes, ils en deviennent irrémédiablement un gros, si ce n'est un immense. C'était inévitable. Et quelquefois, irréparable.
Aussi, le brun finit par faire craquer l'une des barrières. Très lentement, dans le silence, luttant mentalement contre un corps qui ne lui appartenait plus et qui continuait son ascension vers le lieu ciblé. Ses lèvres se rapprochèrent lentement, mais sûrement, de la tête du rouquin. Et finirent par se déposer sur sa tempe. Alors seulement son corps sembla lui revenir. Et bon gré mal gré, il se sentait plutôt soulagé de s'être exécuté, allez savoir pourquoi.

*Damn... J'vais finir par péter un fusible, ici.*

C'en venait à se demander qui a Teenagers avait le plus besoin de voir un psy. Ces charmants bambins qu'étaient les résidents, ou les psychologues eux-mêmes.
Il écarta doucement son visage du crâne sur lequel il venait de déposer un baiser, encore un peu sonné par son geste. En fait, se laisser aller, même un peu, c'était incroyablement soulageant. Seulement... Avait-il le droit de le faire ''aux dépens'' de quelqu'un d'autre, qu'il connaissait à peine? Question sans réponse. Après tout, s'il était effectivement bi et que ce qu'il voulait faire plaisait au gars à ses côtés, peut-être que... Non, Bob serait incapable de s'assumer pendant longtemps. Et il ne voulait pas faire subir cet enfer à quelqu'un d'autre. Il avait beau être égoïste, envoyer quelqu'un tout droit en enfer ne l'enchantait guère.

*Rectification : Bobby, tu as déjà pété un fusible.*

Il soupira. Puis, ses doigts vinrent attraper avec une douceur dont il ne se serait pas cru capable ceux de son compagnon. Ses iris chocolat couvaient presque du regard le roux près de lui. Quelle était cette étrange sensation qui l'assaillait? Il l'avait déjà ressentie vaguement quand, à Harvard, des hommes l'embrassaient; mais là... Cette sensation indescriptible était à son apogée.

Bob ne manqua pas de remarquer que les joues de son collègue étaient aussi rouges qu'une pivoine. Leurs regards étaient accrochés et semblaient peu enclins à se détacher l'un de l'autre. Il sentait le souffle chaud de Jewel sur ses lèvres, et contre son gré, il ne pût réprimer un frisson. Si son intention première avait été d'enquiquiner le rouquin, il ne restait plus rien de cela dans la tête et les yeux du psychologue.

*Je vais finir par céder, ma parole...*

Ses doigts serrèrent avec un peu plus de conviction ceux de son compagnon. Avait-il le droit ou pas?
Finalement, las de se combattre lui-même et impuissant face à la tentation, ses lèvres se déposèrent sans une once de brutalité sur celles du jeune homme. Il ferma les yeux et sentit ses joues le démanger légèrement : Un rose pâle les enflammait.
Sa main libre se mouva avec lenteur et, sans qu'il ne s'en rende compte, se posa sur la joue de sa nouvelle connaissance. Il fût d'ailleurs surpris par la chaleur qu'elle dégageait. Le bout de sa langue hésita quand à la manœuvre à entreprendre. De ce fait, Bobby se tendit légèrement, mais n'en sépara pas pour autant sa bouche de celle du psy à ses côtés. Il l'avait embrassé, certes, mais il ne pourrait guère faire plus que ça. Il s'était toujours fait embrasser par les hommes qui le trouvaient à leur goût, mais ça n'était jamais lui qui avait commencé un baiser.
L'enfer... Ca y était, il venait involontairement d'y plonger Jewel en cédant à une pulsion.

*Puisses-tu me pardonner un jour, mon cher...*

Mister Olland n'était plus sur son "territoire", et était de ce fait un peu perdu. Si le rouquin désirait faire quelque chose, qu'il fasse, Bob ne s'en plaindrait pas au contraire. Et vu que c'était en quelque sorte sa première fois avec un homme, il se laisserait sans doute dominer alors que d'habitude il était toujours le dominant. Que ce soit en amour ou pas.
Ses doigts serrèrent encore un peu plus fort ceux du roux, à un point que Bobby se demanda si ses phalanges blanchissaient ou non.

Après le baiser que Bob offrit à son collègue, ce dernier vint lui en faire un aussi. Puis, il s'assit ses ses genoux, à la plus grande surprise du brun. Il passa les bras autour de sa nuque et Bobby sursauta en sentant la froideur des bracelets du rouquin, qui l'embrassa une nouvelle fois. Ses lèvres se virent mordillées et maltraitées un nombre incalculable de fois, puis le psychologue s'éloigna de mister Olland en lui faisant un tout petit sourire. Il haussa un sourcil en entendant sa remarque.

- Ah? Et en quoi?

Il vint cacher son visage dans le cou du roux. Jamais il ne s'était permis d'embrasser un homme de lui-même. Que se passait-il? Il était hétéro, après tout... Ou peut-être pas. Peut-être qu'il était bi, après tout. Et ne pas savoir cela l'énervait au plus haut point. Un peu plus et il exploserait.
Ses bras vinrent se nouer autour des hanches du jeune homme, à sa plus grande surprise. Il se surprit même à venir mordiller doucement la peau du cou de son collègue. Il ne savait pas ce qu'il lui arrivait. Il avait envie de continuer à taquiner son interlocuteur, même si c'était la première fois qu'il désirait autant poursuivre avec un homme.

- C'est toi qui est sur mes genoux, je te signale.

Il pouffa de rire. Cette constatation était là pour le taquiner. Il cessa de lui mordiller le cou et remonta son visage à hauteur de celui de sa nouvelle connaissance. Il vint caresser ses lèvres à l'aide de la pointe de sa langue, puis retourna l'embrasser.

*M*rde, Bobby, qu'est-ce qu'y se passe? Qu'est-ce que tu fais?*

Il voulait juste faire taire cette petite voix dans sa tête et vivre l'instant présent. Sauf que cette voix s'appelle Conscience. Et que la conscience, on ne peut que très difficilement s'en défaire. Et parce que la conscience, elle va inévitablement avec l'esprit. Or, c'est l'esprit qui dirige les pensées. Un cercle vicieux, en somme.

[HRP : Gaaaaah, c'est ridiculement petit >o<" Désolé...]

Bob eût la grande satisfaction de voir son collègue arquer le dos et serrer un peu plus sa nuque. Avant de s'écarter et de laisser retomber ses bras, le regard se portant ailleurs.

*Bob, t'as foiré.*

Jewel s'exprima. Puis gonfla ses joues comme un enfant, chose qui étonna mister Olland : Comment faisait-il ça? C'était tellement mignon. Un silence s'installa, durant lequel un rouge absolument craquant prit place sur les joues du roux. Après quelques minutes de silence, Bobby éclata de rire.

- T'es trop chou avec cette tronche!

Et il rit à nouveau. Avant de resserrer l'étreinte de ses bras autour des hanches de son compagnon.

- Pour répondre à ta remarque... Il y a de provoquant que tu es très sexy.

Hey, minute! Quel était ce picotement que le psychologue sentait sur ses joues? Il n'était quand même pas en train de rougir? Hem... Si, à croire. Il tourna la tête jusqu'à retrouver le regard du rouquin, puis l'embrassa une nouvelle fois.

*Jouons!*

Raffermissant encore sa prise, le brun ferma les yeux et emprisonna la langue de son collègue à l'aide de la sienne. Pour lui offrir un baiser à la limite de la bestialité. Il voulait jouer un peu avec lui. Tant pis pour les conséquences. S'amuser à deux, c'est rudement mieux que de s'amuser tout seul, ça oui! Et même si la situation n'était guère la meilleure choisie, cela n'avait pas d'importance. Jouer pour se détendre. C'était l'objectif de Bob.
La cause de cette soudaine "brutalité"? Aucune. Peut-être voulait-il juste avoir l'air d'un chasseur. D'un prédateur en train de traquer sa proie. Jusqu'à ce que lui-même devienne le chassé. Mais entre nous, avec un prédateur aussi sexy que Jewel... Comment refuser d'être pisté?

[HRP : Je suis nul >.< Désolé, c'est petit, encore une fois... Et excuses-moi d'avoir mis autant de temps à répondre --"]

Visiblement, l'effet je-suis-un-chasseur-et-toi-ma-proie que Bob avait fait mine de dégager se répercuta sur le rouquin. Qui reposa les bras sur ses épaules. Avant de faire sursauter le brun lorsqu'il caressa ses joues. Et si les choses dégénéraient?

*C'est ta faute, Bob. C'est toi qui a commencé.*

Peu de minutes après, il se fit entraîner sur le côté par son collègue. Qui entra à nouveau en contact avec le canapé. Bobby poussa un petit gémissement de surprise tandis que le rouge sur ses joues s'intensifiait. La machine était en marche. Il n'allait pas tarder à ne plus pouvoir la contrôler. Et le fait que le roux enroule ses jambes autour de son bassin n'arrangea pas les choses. Il avait commencé à jouer, et le jeu était devenu sérieux.
Il sursauta légèrement et ouvrit instantanément les paupières en sentant le psychologue lui mordre le lobe de l'oreille. Sans réfléchir, il enfouit le visage dans son cou. Et si le chassé n'était que le chasseur déguisé? Mister Olland ne tarda pas à dégager quelques mèches du cou de Jewel afin d'y déposer de légers baisers. Aussi légers que lents. Il sentait l'adrénaline monter dans ses veines tandis que son sang chauffait. Il était encore temps de faire marche arrière. S'il était encore maître de lui, en tout cas.
Ainsi, Bob passa les mains sous le dos de son ''camarade'' afin de déposer les mains sur ses omoplates. Se collant tout contre lui, il resserra son étreinte et, à l'aide de ses jambes, fit en sorte de se retrouver allongé sur le canapé. Maintenant, le rouquin le dominait. Et sans lui laisser le temps de dire quoique ce soit, Bobby revint chercher les lèvres de son potentiel amant. Tout en le maintenant contre lui, histoire qu'il ne puisse pas trop retourner à nouveau la situation.

*Hey mais... Qu'est-ce que je fous? Pourquoi... Je... Fais ça?*

Il se tendit légèrement. Il était sûrement bi, effectivement. Mais jamais il ne l'avouerait. Et pour être conforté dans sa pensée, il avait besoin de son collègue. Il se servait sûrement de lui... Mais était déjà en proie à son propre enfer.

Peu de temps après qu'il eût retourné la situation, Bob ne tarda pas à sentir les lèvres du rouquin dans son cou. Ou plutôt, les dents. Contre son gré, il poussa un léger gémissement en sentant la peau de son cou être mordillée, de même que sa chair. Inconsciemment, il agrippa le haut de son collègue... Qui ne tarda d'ailleurs pas à quitter son cou pour se redresser et lui caresser la joue.

- T'en fais pas pour ça.

Il baissa un instant les yeux, ne sachant que faire.

*C'est pas beau de mentir, Bobby. Assume-le. Tu es bi, point barre.*

Il se mordit la joue avant que son regard ne harponne à nouveau celui du roux. Qui lui souriait. En contre-partie, mister Olland lui offrir un sourire un poil gêné.

- Si j'te l'dis, tu vas m'tuer.

Comme pour éviter que la gêne ne se lise trop dans ses prunelles, il exerça une légère pression dans le dos de Jewel et se redressa doucement, revenant enfouir son visage dans le cou du psychologue.

*P*tain... Le pire, c'est que j'adore ça. M*rde.*

Ses joues s'étaient à nouveau colorées d'un rouge concentré. Quasiment cramoisi. Il propagea un instant son souffle, devenu aussi chaud que la braise, dans le cou de son compagnon. Avant que ses lèvres n'entrent à nouveau en contact direct avec la peau du concerné. Eh oui, à nouveau, il l'embrassait dans le cou. Sa bouche n'était pas humide, allez savoir pourquoi. Et en prime, il sentait un léger frisson lui traverser agréablement l'échine. Comme avec les filles.

*Sauf que c'est pas une fille. Même si il t'y fait penser.*

L'espace d'une seconde, Bobby désirait que sa conscience s'en aille, au lieu de lui taper la discute. Il voulait profiter du moment. Et peu importaient les conséquences! Il était prêt à les payer.

C'était officiel : Maintenant, Bob était cuit et grillé. En sentant son collègue le repousser, il s'agrippa d'abord aux épaules de ce dernier, avant de lâcher prise et de poser sa main sur celle du rouquin. Il détourna le regard, les joues en feu.

*Vas-y Bobby, dis-lui! Dis-lui que t'as jamais baisé avec un gars. Au pire, il te foutra juste une baffe monumentale.*

Il avala sa salive et retourna ses yeux vers le psychologue qui le dominait. La main du brun agrippa légèrement celle de Jewel.

- Tu vas pas me lâcher tant que je t'aurais pas dit, pas vrai?

Il soupira. Sa seconde main vint caresser la joue du jeune homme. L'estomac de Bobby était noué. Le faire, ça ne lui posait aucun problème. Mais le dire, c'était une autre paire de manches. Il porta la main du roux à sa bouche et lui embrassa doucement les phalanges, avant d'enrouler les bras autour de sa nuque. Comme ça, il ne pourrait pas s'enfuir. Exerçant une légère pression sur son étreinte, il l'approcha un maximum de lui. Le feu à ses joues devint brasier. Il approcha ses lèvres de l'oreille du jeune homme.

- Je... Je suis jamais passé à l'acte avec un gars. Je suis... Je suis jamais resté suffisamment longtemps avec un homme pour passer ce stade.

Il avala une seconde fois sa salive, plus nerveusement. Puis vint mordiller le lobe de l'oreille du mâle. Avant de retourner enfouir son visage dans le cou de celui-ci, prenant soin de répandre son souffle le long de l'arc de son cou.

- Apprends-moi, Jewel.

Bob ne se reconnaissait plus. Lui qui avait un ego surdimensionné, il se sentait vulnérable face à son vis-à-vis. Il n'avait que flirté avec de rares hommes, et ne s'était jamais assumé assez longtemps pour faire l'amour avec eux. Avec les femmes, ce n'était pas un problème. Mais avec les hommes... Il y avait comme un blocage. Allez savoir pourquoi, chaque mec avec qui il avait été en couple, ç'avait été dans le secret. Et allez savoir pourquoi aussi, chacun avait quelque chose qui lui rappelait son père. Mais pas Jewel. Du moins, pas dans l'immédiat. S'il avait eu un coup de foudre et l'irrésistible envie de passer aux choses sérieuses avec lui même s'ils se connaissaient à peine, il doutait être capable de ne pas lui trouver quelque chose qui lui rappelait son paternel. Son salaud de géniteur.

*Jewel... Montre-moi ce que je n'ai pas eu le courage de voir. Aide-moi à vaincre ma peur, et prouve-moi que tous les hommes ne sont pas comme mon père. Je t'en supplie.*

Inspirant un grand coup, Bob tenta de calmer l'incendie qui avait démarré sur ses joues. Tout en faisant cela, il se remit à embrasser le cou pâle dans lequel il avait élu domicile, le mordillant parfois tout en veillant à ne pas faire mal à son possesseur.

Bob crût d'abord avoir fait la plus grosse connerie de sa vie lorsqu'il sentit son collègue se tendre. L'espace d'un instant, il s'attendit à se faire frapper. Mais non. Au contraire, le rouquin l'embrassa presque brutalement. Il en fût si surpris qu'il ne pût retenir un très léger gémissement. Une fois le baiser achevé, il eût la surprise de sentir Jewel lui déboutonner son pantalon, avant de lui ôter son T-Shirt. Les choses commençaient à devenir sérieuses. Il ne pût se retenir de sursauter lorsque le roux se releva. Par pur réflexe, Bobby s'entortilla dans tous les sens pour voir ce que son collègue faisait. Il verrouillait la porte. Bonne initiative. Rapidement, il se remit dans sa position ''initiale'', et aussitôt eût-il retrouvé celle-ci que le jeune homme le dominait de nouveau. En le sentant ôter son jean, mister Olland ne pût s'empêcher de rougir. Il ne voulait pas que l'instant cesse. Curieusement, il voulait aller plus loin. Étrangement, il ne voulait pas dominer. Enfin si, peut-être un tout petit peu. Mais étant un novice, il n'avait pas le choix. Ensuite, le psy reprit la parole. Non, non! Il ne voulait pas que ça s'arrête maintenant. Non. Par pitié. Cette envie que rien ne s'arrête se fit plus insistante lorsque le rouquin se mit à rougir, frappant son front de sa paume, se mordant la lèvre inférieure. Il voulait continuer, peu lui importait le prix à payer. Coûte que coûte, il voulait poursuivre. Doucement mais fermement, il enroula à nouveau ses bras autour de la nuque de son collègue, l'attirant tout contre lui.

- Je... J'en suis sûr. Je n'ai jamais été aussi certain de quelque chose de ma vie. Je veux le faire, Jewel.

Jamais été aussi certain de quelque chose de toute sa vie, hein? C'était un demi-mensonge. Mais pour une fois que sa conscience se taisait, Bob voulait en profiter. Pour appuyer ses dires, il referma les yeux et saisit tendrement les lèvres du roux. Ses joues chauffaient, mais il s'en fichait. Sa langue vint sensuellement jouer avec celle de son collègue. Jamais il n'avait eu autant l'impression d'être un enfant. Un adolescent qui s'apprête à coucher avec quelqu'un pour la première fois de sa vie. Mais au lieu de le gêner, ça l'enchantait.
L'une de ses mains descendit dans le dos de Jewel afin de passer sous son haut. L'autre main se déposa sur sa nuque pour intensifier le baiser. Après quelques caresses dans le dos de son compagnon, Bobby lui ôta ledit haut.

*M*rde. Je me suis jamais senti aussi bien... Qu'est-ce qui se passe?*

Une fois le T-Shirt de Jewel enlevé, Bob ne se priva pas pour revenir enrouler ses bras autour de lui. Sa peau était si douce... Il en venait même à se demander si ce type était vraiment un homme, ou bien un travesti. Sauf que certains détails ne trompent pas. Son collègue était bel et bien un homme.
Il y avait tout de même une chose que mister Olland ne comprenait pas. Quelle était ce doux feu qui grimpait dans ses veines et chauffait ses muscles? Quand il couchait à tort et à travers avec des femmes, il ne l'avait que très peu ressenti. Et encore, il était moins fort qu'en cet instant. Car là, le brasier était on ne peut plus insistant. Mêlé à une petite pointe d'adrénaline. Il avait peur de se tendre à cause de cela. Mais pour l'instant, il voulait détendre un maximum son partenaire. Que le temps s'arrête serait présentement le plus beau cadeau que l'on pourrait faire au psychologue brun.