PRISON HOPE

Longtemps, la ville n'a été qu'un quartier ouvrier où fleurissaient de noires cheminées d'usine. Avant la crise économique, elle n'était qu'une succession d'industries, qui drainaient tous les hommes et femmes en âge de travailler. Maintenant, il ne reste qu'un champ de désolation jonché d'usines abandonnées, de chancres dévastés par le temps et de mares toxiques. Lorsque le vent se lève, il lui arrive d'emporter certaines vapeurs corrosives vers les zones voisines, y provoquant cécité et toux douloureuses, dans le meilleur des cas. Pourtant la ville est restée une fourmilière débordante d'activités plus ou moins licites. En apparence ignorée par le gouvernement, elle a continué à accueillir une foule massive, n'ayant pas peur de s'entasser dans des immeubles prêts à s'effondrer sous le poids des occupants.

Mais au cœur des décombres, la prison a surgi de nulle part et vous en serez le témoin. Le témoin de la lumière timide qui s'éveille au petit matin. Vous serez les spectateurs privilégiés du théâtre qui se joue sur les ailes des lucioles. De ces pierres rouges qui enfantent un cortège de voix qui souffrent. Des mots qui se cassent en mille morceaux pour parvenir jusqu'à vous. Vous reconnaissez cette demeure et pourtant vous ne l'assimilez pas vraiment. Mais vous arrivez trop tard, la rivière verte de la vie vous a déjà emmenée vers la colline ou le vent souffle, balayant tout sur son passage, en vous criant à l'oreille : « Bienvenue dans ce nouvel enfer, plus doux et plus exquis !». Une prison dont personne n'est jamais revenu....