► Histoire

Attention : l’histoire suivante contiendra de nombreux propos racistes et dégradants. Je tiens à préciser que cette façon de penser n’est nullement mienne, mais celle d’Ash, soit un personnage fictif inspiré de Derek Vinyard du film American History X.


« Monsieur Cain White, commença le Juge, ignorant le regard noir du jeune homme, je vous condamne à devoir passer les années qui vous séparent de votre majorité à l’Institut Teenagers. » Le coup de marteau retentit dans le tribunal et les policiers vinrent immédiatement saisir Ash qui ne se débattit pas. Il se tourna néanmoins vers l’adulte, avec un sourire goguenard. « Vous passerez le bonjour à Jessica. Ah, et j’espère que son futur époux sera à la hauteur, elle est plutôt endurante, » dit-il avant de ricaner en voyant le juge virer au rouge cramoisi. « Faites sortir ce taré d’ici ! » hurla-t-il. La poigne des policiers se fit plus forte, et ils le tirèrent hors de la pièce.


« J’ai eu une enfance plutôt pitoyable. Fils unique de parents cathos, autant dire que j’ai eu droit à une éducation exemplaire. Mais mes rapports avec mes parents ne l’ont jamais été, eux. Je ne me suis jamais entendu avec eux, et chaque jour apportait une nouvelle dispute, une nouvelle punition. Disons que je n’étais pas le petit ange dont ils avaient rêvé, non, j’étais plutôt l’opposé. Alors ils m’ont rapidement renié. Mon enfance est donc inintéressante au possible. Non, la partie intéressante commence lors de mon entrée au collège. Car c’est là-bas que j’ai rencontré Thomas. C’est lui qui m’a permis de véritablement venir au monde. Lui qui m’a tout appris. Il était mon modèle, mon mentor. Ma famille. Grâce à lui, j’appris que notre belle Amérique était en danger, menacée par les nègres, les métèques, les latinos et les youpins qui nous envahissaient.
C’est à partir de ce moment que mes parents ont vraiment commencé à flipper. Moi, à les éviter au maximum. Autant dire que cela les arrangeait. Je passais les trois quarts de mon temps chez Thomas, avec les autres membres de la bande que nous avions peu à peu formé. A cette époque, j’étais encore un gamin plutôt sympa. »


« Ben alors le macaque, on a peur de se frotter au petit blanc ? » lança Thomas avec un sourire purement provocateur. Le jeune noir âgé d’environ deux ans de plus que lui crispa la mâchoire et refusa de répondre à la remarque stupide. Ash, légèrement en retrait, observait la situation sans rien dire. Thomas lui avait interdit d’intervenir, alors il ne le ferait pas. Son jeune mentor s’avança vers l’autre type. « Alors ? Je te fais si peur que ça, sale nègre ? » Cela faisait maintenant dix bonnes minutes que l’adolescent insultait son aîné sans aucune gêne, et il sembla qu’il venait d’atteindre sa limite, car il tira sur sa veste pour lui montrer l’arme qui dépassait de sa ceinture. « J’te conseille de te calmer, Blanche Neige, » lança-t-il avec un air menaçant. Thomas afficha un air faussement surpris. « Oh, ta petite sœur a vendu son cul de négresse pour t’offrir ça à Noël ? C’est gentil de sa part. » La famille. On ne touchait pas à la famille. L’aîné ne prit même pas le temps de sortir son arme et se jeta sur Thomas pour lui asséner un violent coup de poing dans la mâchoire.

Ash se recula un peu, les bras croisés devant son torse, afin de leur laisser assez d’espace pour se battre tranquillement. Il esquissa un sourire satisfait lorsque le genou de Thomas rencontra brutalement l’abdomen du noir qui se plia en deux, le souffle coupé. Néanmoins, il se ressaisit rapidement – un peu trop pour l’autre adolescent – et répondit par un second coup de poing. Ash tenta de suivre l’échange, encourageant mentalement son mentor, tout en narguant du regard les amis du plus âgé qui eux aussi étaient restés en retrait, respectant la fierté de leur compagnon. Mais leur expression changea lorsqu’ils virent Thomas sortir un cran d’arrêt de sa poche pour l’enfoncer dans le ventre de son adversaire. Tous poussèrent une exclamation de rage, et ce fut le début de la fin.

Ils se jetèrent sur Thomas afin de lui faire lâcher son arme avant de le rouer de coup. Lorsqu’il fut au sol, les coups de pieds atteignirent tous leur cible. Le ventre et la tête. Ash écarquilla les yeux et voulut intervenir, mais un type l’attrapa pour le maintenir tranquille. « Regarde, petite pute blanche, murmura le gars à son oreille, regarde ce qu’on fait aux connards dans ton genre. » Il désigna un autre de ses amis qui s’était dirigé vers le coffre de sa voiture, d’où il sortit un bidon. « Lâche-moi, putain, lâche-moi ! » s’exclama Ash. Thomas était étalé sur le sol, baignant dans son sang et incapable de bouger, mais toujours conscient. Il vit le noir verser un liquide odorant sur lui, et ouvrit grand les yeux, saisit par la terreur et l’horreur en comprenant de quoi il s’agissait. « Nan, putain, non ! » s’écria-t-il. Mais un des gars s’empara du zippo de Thomas qui était sortit de sa poche lors de la bagarre et le regarda droit dans les yeux en mettant le feu à sa chemise, qui s’embrasa.

La mâchoire brisée, à moitié étouffé par son propre sang, Thomas fut uniquement capable d’émettre d’horribles borborygmes, tandis que le feu rongeait sa peau. La grande main du noir bâillonna Ash, le forçant également à regarder. « Purification par le feu. C’est un truc de blancs, ça. Tu devrais kiffer. »



« Je les ai haïs. Mais je me suis bien plus détesté de n'avoir été capable de sauver Thomas. Je me suis alors juré de ne plus me retrouver dans une telle situation. Le reste de la bande et moi sommes restés soudés lors de notre entrée au lycée. Et c'est à cette époque que je devins réellement dangereux. Je n'avais plus aucun scrupule, et j'étais devenu le leader du groupe. Nombreux furent les jeunes qui choisirent de nous suivre, et ce fut le commencement de nombreux délits.
Nous avions la rage, et nous voulions que ça se sache. Tout était un prétexte pour l'exprimer, un moyen de se venger de cette société qui se foutait de notre gueule.
Néanmoins, mes résultats étaient toujours excellents au bahut, ce qui m'a permis d'éviter bien des ennuis avec le lycée. Les profs foutent toujours la paix aux élèves qui bossent et ferment leur gueule, alors c'est ce que je faisais, histoire d'être tranquille. Mais une fois dehors, c'était l'Anarchie. »


Ash attrapa son boxer qui traînait sur le sol et l’enfila avant d’attraper son paquet de cigarettes. La demoiselle étendue nue sur le lit lui fit signe de lui en envoyer une, et il s’exécuta, avant de glisser la sienne entre ses lèvres et de l’allumer avec le Zippo de Thomas. La grande blonde se leva, exposant son corps pâle à la faible lumière, et Ash alluma sa cigarette. « Tu sais ce que dit le dicton ? » lança-t-il avec un sourire en coin. La demoiselle lui tapota la tête avec un air amusé. « T’attendras une prochaine fois. » Elle se rhabilla, laissant le jeune homme faire de même et ils sortirent de la pièce pour se retrouver dans le grand salon de l’appartement qui leur servait de squatte. « C’est bon, mec, t’as fini d’faire trembler les murs de l’appart ? » grogna Ethan avant de tirer sur le cône qui se trouvait entre ses lèvres. Ash fronça les sourcils et s’approcha de lui pour s’emparer du joint qu’il alla jeter dans l’évier sans aucun ménagement avant de faire couler l’eau. « Hé ! Mais t’es vraiment qu’un putain d’c** ! » Le jeune homme se tourna vers lui, et en une seconde, fut assez proche pour l’attraper par le col de son tee-shirt. « Tu oses foutre les pattes ici avec ton herbe de bougnoule ? Tu veux finir comme tous ces macaques, avec plus qu’un seul neurone restant ? Celui qui te permettra de comprendre ta douleur quand je t’arracherai les couilles ? » siffla-t-il entre ses dents. Ethan s’empourpra et baissa les yeux. « N-non. Pardon. » Ash le relâcha et alla s’asseoir sur un des canapés miteux. Angela vint alors s’installer sur ses genoux, glissant une de ses mains dans les cheveux noirs d’Ash.

C’est alors que la porte de l’appartement s’ouvrit brusquement sur plusieurs de leurs amis qui portaient l’un d’entre eux. Il avait la main plaquée sur son nez qui pissait le sang. Ash se leva brusquement pour leur faire de la place tandis qu’Angela allait chercher de la glace et un torchon. « C’est quoi ce bordel ? » lança-t-il en prenant le torchon remplit de glaçons que lui tendait la demoiselle pour le plaquer sur le nez de son ami qui grimaça en poussant une exclamation de douleur. « On s’est fait chopper par les gars de Matthew, » lança le jeune homme dans un grognement. Ash crispa la mâchoire et se leva. « Ok, j’en ai marre. On va se les faire, ces macaques, » gronda-t-il avant de se diriger vers une pièce, bien vite rejoint par ses compagnons. Il attrapa un couteau papillon qu’il glissa dans la poche de son pantalon et la bande quitta l'appartement.


« Ce soir-là, j'ai encore perdu un ami, victime d'un coup de couteau. Mais Thomas et Ethan ne furent pas les seuls à nous quitter. Nous menions une vie dangereuse, et lorsque les combats de rue ne nous arrachait pas des amis, la prison ou les maisons de correction le faisaient. A tel point que certains prenaient peur et finissaient par nous lâcher. Moi, je n'ai jamais douté. Je savais et je le sais encore à l'heure actuelle que je me battais pour une cause juste.
Malheureusement, notre dernière action me coûta ma liberté. Je ne le regrette pas. Je compte bien passer cette année à l'Institut en essayant de faire profil bas, afin qu'on me foute la paix et qu'on ne m'envoie pas directement en taule après. Mais je jure que quoi qu'il arrive, rien ne changera. Sur mon Honneur, je le jure. »