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Tonight I'm so alone, this sorrow takes ahold ♫ [Open]

Nothing Hill
Nothing Hill

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Masculin Buggante

Surnom Surnom : Gamin
Âge du Perso Âge du Perso : 16 ans
Orientation Orientation : Homosexuel
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Age Age : 29
Messages Messages : 34
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MessageSujet: Tonight I'm so alone, this sorrow takes ahold ♫ [Open] Tonight I'm so alone, this sorrow takes ahold ♫ [Open] EmptyMar 6 Juil 2010 - 1:44

Tonight I'm so alone, this sorrow takes ahold ♫ [Open] 511099image_teen_large
Aussi étrange que cela puisse paraître, son ancienne vie lui manquait. Elle n’était peut-être pas joyeuse, elle n’était peut-être pas bonne, elle était même tout le contraire, mais au moins il avait quelqu’un à qui se raccrocher là-bas, chez lui. Quelqu’un, et quelque chose. Ici, il n’avait rien, du moins moins que le peu qu’il avait déjà avant. Il n’avait aucun ami à qui se confier ici, aucune personne sur qui compter, rien pour le faire planer et lui faire oublier l’existence du monde réel remplacé par son monde personnel. Il avait bien passé quelques moments avec des gens par ci par là, mais rien de plus, cela c’était limité au temps de l’unique après-midi pendant laquelle il ne dormait pas. Voila à présent une semaine qu’il était là, n’ayant encore trouvé aucune personne pour lui tenir compagnie, en laquelle il pourrait avoir confiance. Nothing commençait tout juste à décaler ses heures de sommeil et ses heures de conscience. Il avait passé 16 ans de sa vie à vivre la nuit et à dormir le jour, ce n’était pas en une semaine qu’il allait complètement bousculer ses habitudes de vie, surtout pas pour les beaux yeux de la personne qui avait crée le règlement. La vie nocturne l’avait toujours arrangé, vivre en permanence dans le noir lui évitait d’avoir à se soucier de la fragilité de la peau face au soleil. Il n’avait appris sa fragilité au soleil que 3 ans plus tôt, quand un de ses amis lui avait demandé s’il préférait la nuit à cause de son albinisme. Il n’avait jamais fait attention à ce détail avant que l’on le fasse remarquer, mais après quelque recherche cela lui était paru évident, mais il ne s’en était jamais réellement soucié, en grande partie parce qu’il n’avait jamais eu aucun grave problème de santé à cause de ça. Pourtant, plus il changeait d’horaires et plus il y pensait. Il n’avait jamais vu un seul médecin de sa vie, il n’avait aucune idée de son état de santé, mais ça ne le préoccupait pas plus que ça.

Il avait passé ses premiers jours dans cet endroit à se demander ce qu’il faisait là, il ne lui semblait pas avoir fait quoi que ce soit de mal, qu’importait-il à l’Etat qu’il se laisse prendre par des hommes pour de l’argent ou qu’il se drogue ? Rien de cela ne les occupait, c’était ses affaires, point. Que sa mère aille en prison lui était totalement égal, il la détestait autant qu’il la craignait, et c’était à cause d’elle s’il en était là à présent, mais lui ? Il n’avait fait qu’obéir aux ordres de sa mère et à chercher à se soulager un peu du poids qui pesait sur ses épaules. Puis, la réponse lui était apparue comme une évidence au bout de quelques jours : il était là car ils ne savaient pas quoi faire de lui. La prise de stupéfiants était interdite dans ce pays, circonstances atténuantes ou non. Puis, il s’était questionné sur le temps qu’il passerait ici, chose qu’il avait vite abandonné. Il n’en savait strictement rien, on ne lui avait rien dit à ce sujet, et il supposait donc qu’il devrait rester dans cet endroit jusqu’à ce que l’on daigne se rappeler de lui et le laisser sortir. Cet endroit lui inspirait une certaine crainte dont il ne parvenait pas à définir l’origine, sans doute n’en avait-elle pas. La seule chose qui puisse lui faire peur dans ce lieu était en toute logique les gens qui y habitaient.

En sage garçon qu’il était –chose bien entendu ironique-, il mérita grandement une permission de sortie de la journée qui commençait, et c’est ainsi qu’il se retrouva à arpenter les rues encore légèrement sombre, soulagé de pouvoir enfin quitter le centre de détention qu’il arpentait chaque nuit depuis maintenant plus d’une semaine. Il s’était réveillé à environs 23 heures et demi après une nuit qu’il avait entamée à midi et des poussières, la fatigue ne le gagnerait alors que dans quelques heures. Pour l’instant, il était seulement 7 heures et il était en pleine forme, du moins autant qu’il pouvait l’être. Nothing ne pourrait pas profiter pleinement de cette journée qu’il devrait écourter, mais ce n’était pas très important, le fait de simplement pourvoir sortir d’entre ces grilles et changer d’air lui suffisait amplement, il n’avait pas besoin de plus pour l’instant. Il laissait ses pas le guider. Pour peu, il aurait fermé les yeux et se serait laisser aller, faisant totalement confiance à son corps qui savait ce dont il avait besoin ou envie mieux que le jeune garçon lui-même, et tout ce que son corps demandait pour l’instant c’était la semi-liberté qu’il venait de retrouver… Non, en fait il la découvrait simplement. C’était bien la première fois qu’il pouvait aller où il le souhaitait sans aucun but dernière cela autre que celui de se détendre. Soupirant d’aise, il mit ses mains dans les poches de son grand manteau noir qu’il ne quittait jamais. Il avait certes chaud mais c’était plus fort que lui, il possédait ce manteau depuis à présent 4 ans et il ne l’avait jamais quitté. Il se l’était procuré en prenant un peu chaque jour sur l’argent qu’il gagnait la nuit pour pouvoir sortir l’hiver. Dans ses débuts, ce manteau trainait par terre, ce qui lui valait à présent un bas en lambeaux, et ses manches couvraient ses mains, mais à présent il lui arrivait juste en dessous des genoux et arrivait au dessous de son poignet.

Il se rendit compte quelques minutes après y avoir pénétré que ses pieds l’avaient conduit au beau milieu d’un cimetière sombre et effrayant. C’était la première fois qu’il mettait les pieds dans ce genre d’endroit, et il se rendait ç présent compte qu’il n’avait rien loupé dans sa vie. Mais maintenant qu’il y était, il ne pouvait pas s’empêcher de parcourir les allés qui bordaient les tombes, songeant aux cadavres qu’elles protégeaient. La plupart étaient en piteux état, dénonçant le manque d'entretien des lieux et le peu d’intérêt que portaient les gens de cette ville vis-à-vis de leurs défunts. Certaines tombés avaient même été vandalisées, victime de dessins de dégâts matériaux dans l’impunité la plus totale. Après tout, peut-être ces gens avaient-ils raison de dépenser leur argent dans les choses vitales que dans des fleurs qui finiraient fanées et renversées par le vent au bout de trois jours. Certaines tombes échappaient à cette règles et étaient parfaitement bien entretenues, sans doute quelqu’un passait-il une fois chaque jour pour s’occuper de la tombe de son mari disparut dans la nature avant d’être découvert noyé dans une rivière, de son cousin retrouvé pendu ou de son meilleur ami assassiné pour un regard de travers. Le monde devenait vraiment fou, comme si l’humanité entière avait perdue tout espoir de s’en sortir un jour, se laissant sombrer dans la démence et dans la décadence, se contentant de regarder le temps et les événements défilant devant ses yeux, se demandant « que va-t-il arriver ? » au lieu de se demander « que puis-je faire ? » (cf. Denis de Rougemont). Il savait l’aspect déprimant qui était accordé aux cimetières, et il ne manqua pas d’être affecté par un fort sentiment de mélancolie dont il ne connaissait pas la provenance. Il s’imaginait les êtres impuissants qui avaient assisté à l’enterrement d’un de ces cadavres qui avait jadis été un corps plein de vie et heureux, jusqu’à ce qu’il chauffeur ivre mette fin à sa petite vie de famille bien tranquille.

Ses pensées vagabondaient sans contrôle par son esprit pendant qu’il parcourait les allés d’un pas las, le regard dans le vide, semblant fixer un point devant lui qui n’existait que dans sa tête. De fil en aiguille, il vint à penser que parmi cette culture de corps inertes se trouvait peut-être celui de son père, qui sait ? Peut-être avait-il fini en passoire, tué d’une balle dans la tête par le frère de sa femme, la vengeant des tromperies de son mari. La vie était tellement pleine de surprises, bonnes mais plus souvent mauvaises, qu’il était impossible de tout savoir sur ce qu’il se passait autour de soit. Il se rendit compte qu’une fine pluie était tombée pendant la nuit quand il baissa finalement les yeux, retrouvant conscience de ce qui se trouvait autour de lui, pour voir que ses pieds pataugeaient dans la légère couche de boue des allées, salissant son pantalon jusqu’au dessus de ses talons. Il se souvenait être passé devant un banc dans une des allées annexes du fond du cimetière, décidant d’aller s’y asseoir en attendant que le temps passe et que le jour se lève entièrement, moment où il aviserait et déciderait de ce qu’il ferait jusqu’à ce qu’il soit fatigué au point de rentrer, pas avant de tomber de fatigue en somme. Il fit demi-tour, levant les yeux au ciel pour observer le levé du soleil qui lui brûlait légèrement les yeux, bien que protégés par ses lentilles, mais qu’il se forçait d’admirer tellement il trouvait ça magnifique, et tellement ce spectacle était rare à ses yeux. Il fixait le ciel, et le fixa tout le long de son trajet, lâchant finalement ce spectacle pour retourner regarder devant lui, dans le vide, encore une fois dans ses pensées, une fois qu’il eut atteint le banc et qu’il se soit assis dessus, recroquevillé sur lui-même.
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MessageSujet: Re: Tonight I'm so alone, this sorrow takes ahold ♫ [Open] Tonight I'm so alone, this sorrow takes ahold ♫ [Open] EmptyMar 18 Jan 2011 - 22:19

Il n’y avait eu aucun problème depuis son arrivée. Aucun problème notable, que ce soit entendu. Les médecins et psychiatres qu’il était obligé de voir au moins une fois par semaine n’étaient pas forcement contents de son comportement envers eux : en effet, il restait totalement fermé et ne réagissait pas quand on lui demandait de faire quelque chose ou de répondre à leurs questions. Les séances étaient inutiles et interrompues par de longs silences et duraient jusqu'à que le médecin se rendent compte qu’il n’arriverait à rien et perdait son temps. Il lui donnait un autre rendez vous et le laissait partir. Malgré ce caractère, les médecins ne pouvaient pas non plus lui reprocher d’incidents ou de mauvaise conduite. Le mutisme était fréquent chez les pensionnaires, ils ne pouvaient plus vraiment se montrer sévères à ce sujet.

C’est ainsi qu’il avait obtenu une permission de sortie. A y réfléchir c’était peut-être pour cela qu’ils lui avaient accordée, plus que par acceptation de son mutisme. Parce que c’était la première fois qu’il en demandait depuis son arrivé, c'est-à-dire près d’un an. Ils ne pouvaient pas lui reprocher d’être trop gourmand en liberté… En lui-même Jun Hee se préférait bridé, retenu. Mais la ville était fréquentée. Il s‘était rassuré en se disant qu’il y aurait surement des gens près à l’assommer avec une chaise de café s’il le fallait. Il exagérait un peu, mais s’était à peu près ça…
Il prenait toujours autant de précautions même s’il ne s’était rien passé depuis… Il ne voulait plus y penser. Il ne s’était rien passé. Envers les autres, soit dit en passant. Envers lui-même s’était une autre histoire : ses poings le prouvaient, couverts de quelques croutes sèches. Il n’avait pas réussi à se guérir, mais il arrivait encore à s’enfuir et s’en prendre aux murs plutôt qu’aux gens, éberlués de le voir détaler sans raison. C’était un léger progrès. Il aurait tellement aimé qu’il en fusse capable une année plus tôt pour éviter de faire le crime inconscient qui l’avait enfermé ici et privé de ce qu’il avait de plus cher au monde. Il ne menait pas une belle vie avant, non, mais le rayon de soleil qui l’avait éclairée quelques mois s’était éteints à tout jamais. Par sa faute.

Un soupir arrêta le flux de ses pensées. Soupirant une fois de plus il venait de se rendre compte où ses pas l’avaient menés. Il était venu trouver une certaine sécurité au milieu du monde, et le voila, poussé par son instinct solitaire, devant un grand portail, seul. Il haussa les épaules. Être seul, et vraiment seul était même mieux. Et sans danger. Il rit doucement et passa le portail.
Jun Hee n’aimait pas le monde et la foule mais il y ressentait moins de danger, son esprit était occupé. Seul, son esprit était libre d’aller, mais s’il était seul il n’était pas un danger autre que pour lui-même. Ce qu’il redoutait c’était le face à face, le tête à tête. Et depuis son arrivée, chaque lieu où il se rendait seul finissait par accueillir une seconde personne.
Il regarda autour de lui et fronça les sourcils, comment avait-il pu atterrir au cimetière ?

Il n’était pas encore tard, mais l’endroit semblait sombre austère et froid. Le jeune asiatique continua d’avancer lentement, son regard parcourant les noms sur les tombes sans pourtant les retenir. « Celui-ci avait 55 ans, celui là 68 et là 87, pauvre chose, disparaitre à 17 ans… » C’est ce qui parcourait son esprit au fil de son passage. 17 ans…. C’était l’âge de Kaela. C’était l’âge qu’elle avait quand il lui avait ôté la vie. Son cœur se sera et il eu honte d’avoir eu 19 ans la veille… lui continuait à grandir, cela il ne pouvait se le pardonner.

Il sentit sa vue se brouiller et une perle salée couler sans se presser le long de sa joue pâle. Il n’avait vu qu’une fois sa tombe, toute simple… dix sept ans. La vie peut être tellement cruelle. Non, pas la vie, tout simplement lui. Cruel. Incontrôlable. Seul. Incroyablement seul au milieu de tous les autres.
Pas si ressemblant ni si différent. Juste le seul Yoon Jun Hee et l’ombre translucide d’une jeune femme, le fantôme qui le suivrait toute sa vie. Le boulet qu’il trainerait toujours derrière lui. L’âme perdue.

Il s’assit sur un banc qui sortait d’il ne savait où, la vue embrouillé par les larmes qui laissaient un gout salé au coin de ses lèvre, il ne vit pas qu’il n’était pas seul.

C’était la première fois qu’il laissait aller ses pleurs.

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MessageSujet: Re: Tonight I'm so alone, this sorrow takes ahold ♫ [Open] Tonight I'm so alone, this sorrow takes ahold ♫ [Open] EmptyMer 9 Fév 2011 - 0:45

Le temps avait passé sans qu'il ne s'en rende vraiment compte. Il ne se souvenait plus de l'heure à laquelle il était partit, et il n'avait pas la moindre idée de celle qu'il pouvait être. Et, encore une fois, il s'en fichait. Il était bien ici, même si ce qui l'entourait lui faisait peur, il était affecté par l'ambiance reposante du lieu, qui le rassurait un peu. Certes, il était dans ses pensées, certes il savait qu'il devait éviter de partir loin dans son monde, mais il ne pouvait pas, il était Seul. Il se détestait d'âtre aussi faible, de ne pas arriver à se contrôler quand aucune présente n'était près de lui. Et ce n'étaient pas les cadavres sans vie qui allaient l'aider à faire quoi que ce soit pour l'empêcher de divaguer. Peut-être que dans un temps antérieur il aurait pu se lier avec eux, mais leur état de décomposition avancée, ou non, tout dépendait de quand datait leur mort, ne le permettait plus à présent. Tant pis. Il n'en était pas encore rendu à parler avec des cadavres ou avec les fantômes, s'ils existaient. Non, il n'était pas encore fou à ce point. Ses pensées continuaient toujours de s'éloigner de leur point de départ au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient. Il ne savait même plus vraiment le début, ni même le déroulement qu'elles avaient suivies, mais il en était à se demander ce qu'il adviendrait de son corps à sa mort. Qui s'en soucierait vraiment après tout ? Il était loin de chez lui, trop loin. Loin de toutes les personnes qu'il avait un jour fréquenté. Une larme avait même réussis à se frayer un chemin jusqu'à sa joue, passant sans que Nothing sache comment la paupière qu'il avait fermé. Il l'essuya alors, dans un geste digne d'une pièces de théâtre tragique, ou presque. Et, se faisant, il ouvrit alors les yeux, s'apercevant de la présence de... Celui qu'il allait pour le moment appeler l'Autre. Un jeune garçon s'était assis à côté de lui sans même qu'il le remarque, et vu son comportement, cet Autre non plus ne semblait pas avoir remarqué sa présence.

Il effraya un peu Nothing sur le coup, comment n'avait-il pas pu le remarquer ? L'idée qu'il fut le fantôme de l'un des cadavres présent dans cet amoncellement le traversa à peine l'espace de quelques micro-secondes, avant de s'en aller aussi vite, chassé par le peu de conscience qu'il restait à Nothing, suffisamment pour lui faire s'apercevoir de la stupidité de sa remarque. Il faisait trop humain. Dans son esprit, comme dans celui de beaucoup de gens, un fantôme était un genre de truc translucide, absolument pas opaque, présentant de temps en temps des couleurs, mais le plus souvent en noir et blanc. Et après tout, il ne croyait pas aux fantômes. Sans doute était-ce l'ambiance du lieux, et son caractère si singulier qui le mettait dans cet état. Il fallait reconnaître que, pour quelqu'un qui met les pieds dans un cimetière pour la première fois de sa vie, sachant ce qui se trouvait sous terre, seul, il était plutôt normal d'avoir d'étranges sensation. Mais à ce point... Plus ça venait et plus il se disait que bientôt il serait dans une pièces aux murs recouverts de coussins, portant une camisole de force, en proie à de violentes hallucination achevant d'anéantir sa conscience et son esprit. Peut-être même plus tôt qu'il ne le croyait. Plus le temps passait, plus il sentait la folie s'emparer de lui, comme une saloperie maladie qui s'installait un jour sans qu'on ne s'en aperçoive, prenant petit à petit ses aises jusqu'à le consumer totalement, s'imprégnant dans ses chairs petit à petit. Stop. Décidément, il ne supportait absolument pas la solitude. Se recalant bien contre le dossier du banc, il posa ses pied sur l'assise, collant ses cuisses contre son torse, sa tête allant se poser sur ses genoux, ses bras aidant ses jambes à tenir collées.

Les phases de l'étonnement et de la frayeur passé, il se disait qu'il serait peut-être bien qu'il réagisse. Sortit de son monde un peu brusquement à son goût, il ne savait pas trop quoi faire. Il savait que parfois, ça faisait du bien de se laisser aller ainsi quand on se croyait seul, mais, à ses yeux, c'était aussi une bonne chose de savoir qu'il y avait quelqu'un près de soi au cas où on aurait besoin de quelqu'un pour nous supporter. Sa main se leva de quelques centimètres à peine, mais il suspendit son geste, hésitant. Qu'est ce qu'il comptait faire exactement ? Apprendre à réfléchir avant d'agir pourrait lui être utile, à tout hasard...Un fois sa main posée il ne savait où, qu'est ce qu'il comptait faire ou dire ? Sa main se reposa donc sur son mollet. Il soupira alors, se mordant une fois de plus la lèvre. Il ne savait pas trop comment réagir, mais en même temps il ne se sentait pas trop de le laisser là. Certes, il ne lui avait rien demandé et il ne lui devait rien, mais il avait un espèce de... Un espèce d'instinct qui lui disait de rester, même si ce n'était que pour rester. Et soudain... Ce fut LE tilt. Fouillant dans une des nombreuses poches de sa grandes veste, pour la plupart vides, faute de choses à mettre dedans, il finit par trouver au fond de l'une d'elles ce qu'il cherchait avec tant d'acharnement: son paquet de mouchoir. Il le considéra quelques secondes, peu sûr de lui, avant de finalement se décider à en sortir, puis de le tendre au garçon. Il n'avait pas bougé autre chose que son bras, le reste de son corps était resté en position quasi fœtale. Seule sa tête s'était penchée sur le côté pour faire rentrer le garçon dans son champ de vision. Sa main tremblait, pas par froid, mais par peur. Comme toujours, il avait besoin d'avoir quelqu'un près de lui, mais il avait toujours peur de ce Quelqu'un. Sa bouche s'ouvrit, aucune voix ne sortant au début, puis finalement, un son pas très fort se fit entendre.

« Hum... Tiens... Ça... Ça va ? »

Il se mordit la lèvre directement après, par automatisme. Advienne que pourra. Attendant, il en profita pour observer le garçon à côté de lui. C'était malpoli, et alors ? Il n'avait jamais prétendu être poli. Même si c'était le cas la plupart du temps. La première chose qu'il remarqua fut ses yeux. Des yeux asiatiques. Il sourit un peu en remarquant se détail, sans raison particulière. Ensuite, ce fut ses cheveux. Eux aussi faisaient typiquement asiatiques. Bruns, lisses, et mi-longs. Il sourit à nouveau, sans doute cherchait-il à se rassurer soit même. Après tout, le lieu était assez singulier pour y rencontrer quelqu'un. Et sans doute les gens qui venaient ici avaient quelqu'un à venir voir, quelqu'un à pleurer, ce n'était pas vraiment l'endroit pour faire un forum en plein air. Nothing perdit le maigre sourire qu'il restait encore sur ses lèvres après cette pensée, de un parce que il n'avait plus envie de sourire après de telles pensées, et de deux parce que si cette personne venait effectivement pleurer quelqu'un, sans doute cela lui paraitrait plus indécent que réconfortant.


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